Jouons a la verite

Саша Валера Кузнецов
Sacha Kouznetsov
Arkadi Slavorosov


J O U O N S  A  LA  V E R I T E
sinopsis du scenario
                du film d'art
                long metrage


Moscou. Troisieme Rome. Troisieme monde.
"Elle est tombee, elle est tombee, la Babylone la grande! Elle est devenue une habitation de demons, un repaire de tout esprit impur..."
A proprement parler, il n'a jamais vecu ici. La generation absente (ou, au contraire, la generation de la presence) n'a pas fait son choix. Elle a refuse cette liberte illusoire et trompeuse, celle de donner dans tel ou tel piege. Il n'a pas sans doute grandi, n'est pas devenu adulte, il est reste un enfant, malingre et attentif, explorant - contemplant - le monde renverse. Par la fenetre de sa loge de concierge (ces fameuses cones denuclearisees des loges de concierge, des maisonnettes de garde, des chaufferies, fameuses mais non moins reelles), il observe le monde en desagregation avec lequel il n'a que des liens "enfentins", qu'il n'interprete que comme une image pure, une representation, une diapositive. Qu' est-ce qu'on peut voir de reel par cette petite fenetre - rien qu'une autre fenetre eclairee la nuit sur le mur d'en face, rien qu'un rectangle de lumiere. Derriere la vitre, travaille un autre (pareil?). Le Savant, comme il appelle son vis-a-vis secret. Mais que fait-il la-bas? Qu'ecrit-il, la nuit, eclaire par la lampe avec un abat-jour rose, calme et concentre? - il n'arrive meme pas a distinguer les details de son visage.

Moscou. Centre-ville. Sur les places, dans les rues, dans les cours, des concierges travaillent, concentre et libres. Femmes, vieillards, du type paysans, etudiants, lumpenproletariens, Tatars, Russes, un concirge K., notre heros.
K. remet ses simples outils dans le debarras, sort dans la rue. Il entre dans un petit restaurant ou il rencontre un de ses amis. Et voila qu'il est dans une cabine telephonique et parle avec quelqu'un. Il entre dans une librerie, y bavarde avec une vendeuse. C'est "Bouquiniste", a cote, la bigouterie "Diamants". Il se rend chez ses amis: un appartement moscovite pittoresque qu'habitent plusieure familles. Des causeries a batons rompus dont le sens echappe, la misere et la metaphysique, une vie sans pretentions.
K. est dans un trolley. Il y fait connaissance avec une jeune fille aux cheveux blonds, Sveta.
Le chambre de K. La nuit. K. fait l'amour avec sa nouvelle connaissance. Il se leve. Il fume pres de la fenetre. Il regarde la fenetre eclairee, a l'autre bout de la cour, au premier etage, derriere laquelle le Savant. Par plaisanterie, il lui parle, invente leur dialogue virtuel.
La chambre de K. Le matin. K. est seul. Une voisine entre, c'est une "pin up girl", petite amie de son voisin-photographe. Elle fume, se plaint de sa vie.
L'appartement de l'Ami. L'anniversaire du maitre de ceans. Une compagnie heteroclite, singulierement disparate. On boit, fume de la marihuana. On parle beacoup mais confusement. K. est plutot taciturne. Il est accompagne de Nastia, sa copine de longue date, a ce qu'il parait. Elle est deja pompette, agressive, exigeante envers K. Celui-ci essaie de apaiseser en plaisantant. Naturellement, Nastia a des larmes aux yeux. Un nouvel hote arrive, un homme aux cheveux long, personne ne le connait.
S'etant quelque peu calmes, tous commencent, sur proposition du maitr de ceans, a jouer "a la verite" - ayant fait cercle, on se transmet une allumette en feu et celui, entre les doigts duquel elle s'eteint, est oblige de repondre la verite aux questions des participants au jeu. Contre toute attente, l'attitude envers le jeu est tres serieuse. Vient le tour de K. Ses reponses sortent de l'ordinaire, sont plutot bizarres.
La nuit. Le metro. K. et Nastia continuent a se disputer. Resultat, ils montent dans des rames differentes.
La chambre de K. La nuit. Il n'arrive pas a s'endormir et fait les cent pas dans sa chambre. Devant le miroir, il joue avec lui-meme "a la verite", il retourne l'allumette en feu pour qu'elle se consume completement. Il s'approche de la fenetre, pas de lumieres dans les vitres du premier etage de la maison d'en face.
Le matin. K. dort, l'intendant l'appelle depuis la cour, l'onguele pour les ordures qui n'ont pas ete enlevees a temps. K. voit que les fenetres d'en face sont grandes ouvertes. Le desordre regne dans l'appertement du Savant ou se trouvent des hommes visiblement etrangers a la maison. K. descend dans la cour pour y affronter l'intendant, lui promet de faire tout le necessaire. Il lui demande ce qui se passe dans l'appartement du Savant. L'intendant dit que le Savant. L'intendant dit que le Savant est mort.
K. mont dans l'appartement du Savant. La porte n'est pas fermee. Dans l'appartement, un ouvrier feuillette de vieux magazines. Les meubles ont deja ete evacues. Sur le plancher, la silhouette, a demi effacee, du corps faite avec de la craie. K. parle avec l'ouvrier (qui, d'ailleurs, ne sait rien au juste), examine les objets heteroclites qui restent. Il trouve un paquet de diapositives, quelques cartes postales etranges, un obget bizarre, un jouet. Il les prend. Il regarde les fenetres de sa chambre drapees de rideaux sombres.
K. passe ches son voisin-photographe. Celui-ci travaille avec sa "pin up girl". K. lui emprunte le projecteur de diapositives.
Dans les rues de Moscou, K. s'occupe de ses affaires quotidiennes. Il rencontre un trafiquant de drogue. Sur le boulevard Sadovoie, il devient temoin d'un eccident de route. Un agent de police inscrit son nom. Sur un quai, l'attention de K. est attiree par les invitations de participer a une excursion a bord d'un bateau-mouche. Il achete un billet, mont a bord. Les passagers sont peu nombreux: un etranger avec sa copine, un vieillard vieux style, de jeunes hoologans, un aveugle. Le bateau-mouche quitte le quai. Il descend la riviere. Au terminus, on apprend que le retour est 30 minutes apres, mais que tout pres, derriere un petit bois, se trouve une station de metro. K. se dirige vers la station et s'egare. Le petit bois s'avere tres perfide. K. n'arrive pas a en sortir. Il erre dans les buissons et les ruines d'un domaine princier: des sapins plantes ca et la, des pierres...
Le chambre de K. La nuit. Une vie indistincte clapote autour des murs de sa loge, en essayant de lui imposer sa dramaturgie banale; les hommes changent, les femmes viennent et s'en vont, des intrigues se nouent, on joue "a la verite". Distrait pour un moment par un nouveau tournant de ce melodrame - avec des larmes et la passion - il rentre a la maison et, soudain, il sent le vide l'entourer. Il cherche l'origine de ce sentiment. Le Savant, est-il mort? est-il tue? s'est-il suicide? - personne ne le sait, c'est comme une sorte de preterition. La nuit, la fenetre d'en face ne s'eclaire plus. K. branche le projecteur de diapositives. D'etranges images vivantes du monde revolu, la vie d'autrui vecue en reve: on ne sait pas pourqoi l'Europe (Paris?), une femme cachant son visage, la presence invisible du Savant lui-meme - tout cela comme une allusion incomprehensible, un signe, une indication. Il sent qu'il a touche enfin au mystere, a quelque chose de reel. D'habitude impassible, il n'arrive pas a se calmer. Il commence a chercher.
L'appartment de Nastia. Maintenant, elle est de bonne humeur. Elle sert le dejeuner a K. En interrompant le repas, celui-ci prend le telephone, compose le numero de l'institut ou a travaille le Savant. On lui parle sur un ton malveillant, refuse de repondre aux questions concernant les amis du Savant.
K. va a l'institut. Il monte dans la direction du personnel, se dit un parent du Savant. Il se confod, pose des questions absurdes, ne sachant au juste ce qu'il voudrait apprendre. On l'observe avec mefiance. Une attitude reservee a son egard. Enfin, K. apprend l'adresse d'une ancienne assistante du Savant. Dans le couloir, K. est arrete par un homme qui a entendu par hasard que K. s'interessait au Savant. L'inconnu est gene, parle confusement. Il donne a K. l'adresse de l'Ancienne Femme du savant.
Il ne comprend pas lui-meme ce qu'il cherche au juste dans les tortueux labirinthes de Babilone - le secret de la mort de qui? Le mystere qui est a l'oridgine de cette mort? Le mystere d'un autre individu qui est entre sans le savoir dans sa vie? Cependent, il n'arrive plus a s'arreter - la simpathie (amour?) envers autrui qui ignorait son existence-meme, le sentiment qui est ne par hasard et par necessite, l'entraine a sa suite. Apparaissent de nouveaux personnages, virtuels pour le moment, lies au savant: Assistante, Ami, Ancienne Femme, Enfant. Il les cherche dans les limites du temps et de cet espace deforme, dans des ruelles du centre-ville. Il la trouve mais au dernier moment il change d'avis: quelque chose ou quelqu'un le gene, il n'ose pas entrer. En rebroussant chemin, il remarque un homme qui le suit. Il ne sait pas au juste s'il a vu cet homme reellement ou non. Chez lui, il cache la drogue dans un autre endroit.
Le club "Blue Moon". Un ami de K. est sur la scene. A l'entract, dans les coulisses, K. felicite le guitariste, ils boivent au succes. Des fans du blues et du rock les entourent. Le musicien rend a K. de l'argent. Ile achetent du whisky. Ayant bien bu, K. telephone a l'Assistante, se dit journaliste et recoit l'invitation de venir. K. prend un taxi et va a l'adresse indiquee. Il remarque soudain que son taxi est file par une autre voiture.
L'appertement de l'Assistante. Un decor exotique - bibelote orientaux, tapis, nattes. L'Assistente accueille K. avec hospitalite, mais parfois son attitude est reservee et mefiante. Elle parle beaucoup mais hors du sujet. Des propos trop generaux. Elle emploie sans cesse des termes occultistes. Elle expose sa version, mystique, de la mort du Savant. Soul, K. n'arrive pas a comprendre si on abuse de lui ou non. L'Assistante propose de regarder la cassette video avec l'enregistrement d'une experience du Savant, mais, par erreur, elle en met une autre et K. voit le debut d'un proces contre une secte en Asie. L'Assistante revient avec le cafe et met une autre cassette - on voit mal le visage du Savant, impossible de comprendre ce q'il fait au juste. Le champ visuel de la camera, posee sur un chaise, est tout le temps coupe par la jupe de l'Assistante. K. demande a l'Assistante de lui donner son opinion de l'Ancient Femme du Savant. Elle est nettement negative. K. fait ses adieux, sort, mais dans la cour, il voit la voiture qui a file son taxi et, pres d'elle, des hommes d'aspect suspect. Il se dessoule d'un seul coup. Il revient sur ses pas, dans l'appartement, il entend l'Assistante parler au telephone, a ce qu'il parait, a son sujet. Il lui explique qu'il a rate le dernier metro, essaie de commander un taxi au telephone. Contre toute attente, il est invite a rester jusqu'au matin. Il dort dans le salon, sur un canape. Il fait un reve etrange. Est-ce un reve?
L'aube. A moitie endormi, mefiant, K. est assis sur le parvis d'une eglise, boit du "Pepsy" et mange du pain noir. On entend celebrer un office. K. rentre chez lui.
La porte de sa chambre est ouverte. Il est evident que quelqu'un a viasite sa chambre, fouille ses affaires a la recherche de quelque chose.
K. marche dans la rue. Il est effraye et confus. Il voit un salon de machines a sous, il y entre. Il decide de jeter le sort: s'il perd, il abandonne tout, dit-il au vieillard qui vend les jetons, s'il gagne, il continue ses recherches, pile ou face. Il tire, mais le but se comporte d'une maniere etrange, l'automate tombe en panne. Dehors, K. remarque de nouveau qu'il est poursuivi. Il essaie de se perdre dans la foule, de semer ses poursuivants, mais en vain. La poursuite dans la rue Arbat. K. entre en courant dans un cafe, un etrange debit de boissons a un etage. K. descend l'escalier de service. Il court dans des reulles etroites, monte dans un trolley. Il parait qu'il a reussi a semer ses poursuivants.
Le maison de l'Ancienne Femme du Savant. La porte est ouverte par sa soeur, une creature etrange, du type nymphe. La maison est somptueuse: enfilade de pieces, mobilier ancien, escalier de chene menant au premier etage. L'Ancienne Femme est une mondaine superbe, une artistocrate, une tigresse. Elle ecoute K. avec sympathie, lui parle du Savant: quelques anecdotes tirees de sa vie, des souvenirs insignifiants, tout ce qu'on veut a l'exception de ce qu'il faut. Elle parle surtout d'elle-meme, pas du Savant. Coquette, le regard d'une femme avertie. Son opinion de l'Assistante est nettement negative. Elle se plaint des difficultes de la vie (en mangeant une granade), parle de sa soeur, jeune fille psychopathique qui necessite un controle constant. La sicierite d'une salope. L'entretien devient presque intime. L'echange de regards est prometteur. Une voiture klaxonne dans la rue. L'Ancienne femme regarde par la fenetre, dit qu'elle doit descendre pour donner des instructions au chauffeur. Elle sort. K. regarde par la fenetre: une voiture, un homme pres d'elle. K. a l'impression que c'est un de ses poursuivants. Il passe dans d'autres pieces, fouille dans les tiroirs, sur le bureau - rien de ce qui evoque le souvenir du Savant. Rien que la  photo d'un enfant dans l'interieur qu'il a deja vu sur les diapositives. La soeur entre. Elle est tres excitee et, parait-il, effrayee. On a l'impression qu'elle brule d'envie de le prevenir de quelque chose et, en meme temps, a une peur bleue de le faire. La pantomime erotique a la limite de la psychopathologie. L'amour en etat pur. La porte d'entree claque. La jeune fille a juste le temps de dire a K. qu'il ne fasse pas confiance a l'Ancienne Femme et de lui glisser un billet. La conversation avec l'Ancienne Femme se poursuit, mais elle pense dela a autre chose, jette des regards etranges sur K. Celui-ci fait ses adieux et se retire. Dans l'escalier, il deplie le billet - il y trouve l'adresse de l'Ami du Savant.
Mais tout n'est pas si simple que ca. L'action engendre la reaction. On voit surgir des obstacles, parait-il, innattendus, irrationnels, des concours de circonstances bizarres, des miracles courants plutot effrayants. Le sujet, banal au debut, lineaire et sans fantaisie, commence a se morceler en differentes versions et variantes. Variante policiere - K. commence a sentir une attention dangereuse, venant de l'eteriereur, envers lui, la filature, le controle - qui l'exerce? Les meurtriers possedant leur version du secret du Savant et recherchant des valeurs materielles? Les autorites jalouses de leurs secrets? Qu'est-ce que c'est - un espionnage interstellaire ou une terreur psychopoliciere? Qui poursuit K.? Version erotique - ce sont les femmes qui embrouillent tout et tous. L'Ancienne Femme, la  Soeur, la Petite Amie - chacune d'elles semble connaitre le mot de l'enigme, le seul comme l'amour, mais en realite, ca s'avere etre une nouvelle banalite, et l'amour n'est pas unique, et leur reponse n'est qu'au niveau de la psychologie (la physiologie) de Nastassia Fillipovna... ou? Version mystique (occulte) - que cache derriere son bavardage abstrus L'Assistante au visage exotique assyrien et a l'oeil mauvais? Pour le Savant, etait-elle une amie ou une ennergie? Qui sont tous ces telepathes et mediums qui l'entourent, que signifient  ces idioties avec les evocations des esprits autour d'une table ronde? Sa variante de reponse est trope confuse et pretentieuse pour etre vrais. Est-ce que cela veut dire qu'un nouveau complot est trame autour de lui et que ce n'est qu'un "conde" des mages? Ou ce n'est qu'une simple erreur? Ou on ne trouve que ce qu'on cherche?
Les reflets de la realite morcelee agacent l'imagination. Des sujets apparaissaent, s'entremelent, vont jusqu'a l'absurde et plus loin, plus loin encore, en se perdant dans la muit moscovite humide ou la fenetre d'en face ne s'eclaire plus. Cela aurait pu devenir un cauchemar - comment exister dans l'espace d'un thriller absurde? - si ce n'etait pas l'angle visuel, son angle visuel a lui, allant toujours un peu de l'exterieur, comme a travers un viseur de camera, et aussi son infantilisme - non pas la complicite, mais le regard enfantin et sa confiance, denuee de tout fondement, en autrui, dans ce mystere et cette verite qui s'excitent entre aux comme le courant electrique.
Le film aurait pu devenir eclectique - comme s'il avait ete tourne, a la fois, par une disaine de realisateurs pas tout a fait normaux, un echantillon d'un "postmodernisme" arrogant et triompahant - si ce n'etait pas sa dynamique, si l'action n'etait pas equilibree par la vision, par la capacite contemplative de l'optique - "la lumiere justiffait". Et encore les hommes - au cours de ce voyage dans les dessous de Moscou et du mond, outre les monstres, les marionnettes et les dieux difformes, il rencontre de temps en temps des hommes, faisant leur apparition par hasard, independants de la mauvaise volonte du sujet du film et qui, comme dans une nouvelle de Borges, portent sur eux le reflet d'un autre homme, du Savant (du Maitre?). Ces hommes (ou cette vision) sont, au fond, le sujet r e e l, a la difference de la realite en celluloid, obsedante et infernale, du cinema.
Cependant, l'appareil de projection continue a striduler, le vent fait flotter le voille de Maia.
La nuit. Le zoo. K. est venu chez un de ses amis qui y travaille. Celui-ci lui a promis de montrer des lemuriens. (Dote d'un psychisme tres sensible, les lemuriens supportent mal la presence d'un public, c'est pourquoi ils sont maintenus dans des locaux speciaux ou travaille justement le copain de K. Parfois, la nuit, il montre les animaux a ses connaissances). K. contemple ces creatures etonnantes, ressemblant a des elfes. Les lemuriens observent K.
La cour. La rue. Le matin. K. ballaie le trottoir. Encore a demi-endormi, inquiet, tres fatigue. Soudain, il rejette le balai, s'assoit sur le perron. Une voiture de police approche lentement. La portiere s'ouvre. Le policier regarde attentivement K. Il l'invite a monter par un signe de tete. Silencieux, K. monte dane la voiture.
Le matin. K. est amene au poste de police. Couloirs et bureaux sentant la caserne. K. est conduit dans un cabinet. Il y est laisse seul, il attend. Le juge d'instruction entre et commence un interrogatoire sans queue ni tete. Ses question frisent l'absurde, de quoi parle-t-il? K. repond hore de propos - ou il fait l'idiot ou tout lui est devenu egal. Le juge d'instruction lai pose aussi des questions concernant le Savant, lui presente des photos pour qu'il y trouve les visages qui lui sont connus. K. a l'impression de connaitre certain d'entre aux mais ne le  dit pas. Il s'avere a la fin qu'il n'a ete convoque que pour son temoignage sur l'accident de route quand un jeune homme a  ete renverse sur le boulevard Sadovoe. Ou ce n'est qu'un pretexte? Le juge d'instruction signe le mandat de compatution et lui permet de s'en aller.
K. vient voir Nastia a son travaill. Nastia travaille comme modele dans une ecole des Baux-Arts. Les etudiants dessinent Nastia nue, K. s'allonge sur les tables pour dormir un peu...
K. va a l'adresse que lui a donne la Soeur de l'Ancienne Femme du Savant. Il est tendu, se retourne tout le temps pour savoir s'il est poursuivi ou non. On voit qu'il est deja pris dans les engrenages et qu'il n'arrive plus a sortir du jeu. Il trouve le minuscule appartement de l'Ami du Savant. L'indigence. Il n'y a a la maison qu'un vieille decrepite - la mere de l'Ami. Elle est impotent de ses membres; elle est presque admirative en parlant de l'attente de la mort. l'Ami n'est pas la, selon sa mere, il a ete "place dans un asile des allenes", impossible de savoir qui l'a place la-bas.
Le soir. K. se promene au centre-ville, il parait qu'il n'ose tout simplement pas rentrer chez lui. Soudain, quelqu'un lui touche le bras. C'est l'Assistante. Sur un ton amical mais provoquant, elle l'invite a visiter un  endroit curieux. Au fond, K. n'a pas de choix, il accepte l'invitation. Elle le conduit par des ruelles et des cours sombres. L'appartement dans un immense immeuble dont les fenetres ne sont pas eclairees. Dans le vaste salon orne de moulures et avec une grande cheminees, s'est rassemble un public trie sar sur le volet, esoterique. Conversations a voix basse: astrologie, magie, gourou, "Rose du monde". Une seance de spiritisme doit avoir lieu. L'hote d'honneur, un medium tres experimente, est deja venu. Des preparatifs incomprehensibles, l'Assistante le regarde dans les yeux. Le medium fait son apparition. La table tournante. Le medium propose a K. d'evoquer n'importe quel esprit. K. refuse. Le medium propose a K. d'evoquer n'importe quel esprit. K. refuse. Le medium lui dit - sur un ton intime - que l'homme qu'il cherche n'est pas mort et se cache dans une "maison avec des fenetres hautes". K. se sent mal a l'aise a cause de cette attention soutenue envera lui. Sautant sur une occasion, il quitte cette assemblee.
La nuit. Les chats. Quelqu'un se fait battre dans un coin. K. est surexcite. Il parle, pres d'un feu, avec un homme tatoue, ancien detenu.
La nuit. Le dernier tram. K. y rencontre Sveta, la jeune fille du debut du film. Il est heureux de la revoir, il lui raconte - dans son interpretation - une nouvelle de Cortazar ("Tire du carnet trouve dans la poche"). Il va chez elle. L'amour. Le repos.
Le matin. La ville. Et le combat eternel - K. va a l'asile des allienes. La Maison du Chagrin - les plafonds voutes, le vieux jardin ombage. Le psychiatre experimente. Trop experimente. Il lit dans les pensees des autres. Mais il permet le rendez-vous avec l'Ami. Celui-ci est sans aucun doute fou, la conscience dechiree, le langage poetique plein de doubles sens et allusions, impossible de dechiffrer. Son visage s'aiclaire seulement quand on fait mention de l'Enfant. La promenade dans le parc avec le  Psychiatre. Celui-ci met en doute la sante psychoque du monde en general et de K. en particulier. K. s'en va. Pres du portail, il est rejoint par un garcon fou, ange-schizophrene, qui lui remet un billet de la part de l'Ami. La - le cinema, la plan, insense mais rationnel en meme temps, indiquant la route jusqu'a la pantalon ou se trouve l'Enfant. K. l'etudie et le brule.
Le jour. Centre-ville. Un viell immeuble. La grille de font ajouree du parc. Des enfants y jouent. Le paradis des enfante, une idylle. K. s'installe dans un cafe, observe les enfants. On le regarde d'un oeil  mouvais. K. voit la fillette du photo, s'approche de la grille, l'appelle. La conversation avec l'enfant. Le vent. La fillette est bien sage, intelligente, ne le craint pas. Elle est sure que son pere est vivant. Oui, il est venu la voir hier, lui a apporte un jouet. La fillette montre le jouet.
K. boit le lait a meme le paquet dans la rue. Il parle avec une vendeuse de fleurs. Il se repose en somnolant. Le soir, K. dort sur un banc dans un square. Un passant le reveille - il est temps. D'un pas sur, K. marche dans la rue. Il voit le Juge d'instruction qui, sans le remarquer, se dirige vers la Maison des Savants. Il y a du monde devant le porche eclaire de la Maison. L'Assistante y passe aussi. L'Ancienne Femme. Le Poursuivant. On propose a K. une invitation au bal-mascarade-presentation-anniversaire de l'academicien Prounko. K. entre: musique, bougies - assemblee. Masques (parfois a la Bosch), marionettes, poupees de cire. On reconnait K. L'allegresse est a son comble. Un jeune homme efface s'approche de K., lui propose de le conduire aupres du Savant - il en parle comme d'une affaire reglee depuis longtemps deja. K. le suit. Dans une salle vide, K. est battu sauvagement et de sang-froid. Il est evacue par la sortie de secours et mis en voiture.
La nuit. K. reprend ses sens. Un local revetu de carreaux. Devant la table, le Poursuivant, des hommes effaces. K. est lie a une chaise. Le Poursuivant commence l'interrogatoire. Il pose des questions concernant le Savant, ses travaux, ses secrets, les choses qui sont absolument incomprehensibles a K. Il nie, se justifie, essaie d'expliquer - on ne l'ecoute pas. La lumiere l'aveugle, des ombres dansent sur les murs. Le Poursuivant parle du "serum de la verite", sur un ton plein d'assurance et de professionalisme. On fait une piqure a K. Tous sortent, ayant promis de revenir dans 5 minutes, quand le serum aura agi. K. se libere facilement, s'approche de la fenetre. Tout cela ressemble a une farce - a la portee de la main, une nacelle de badigeonneur. K. casse la vitre, descend. Des fenetres s'allument dans le battiment, des hommes courent. K. s'enfuit. La poursuite. Naturellement, des hangare, des enterots, un paysage industriel, la lumiere aveuglante des phares. K. court a travers la nuit, impetueusement, legerement, librement. Le serum commence a agir. K. parle en courant, il crie dans la nuit: de tout, de lui-meme, d'autui, de la verite, de l'amour. Il court a travers la nuit, la chemise dechiree, le visage ensanglante, et chante et crie: "Ne m'epechez pas de resoudre ce probleme! Je le resoudrai ou pas, de toute facon je recevrai une bonne notre!!"
Et apres une serie de faux points culminants, toutes les constructions pseudo-dramaturgiques et quasi-sceniques se desagregent, degoulinent comme la boue sur la vitre. Il sent l'approche d'Almoutacime.
Le soleil se leve. Le pont. Les lanternes. Les ruines d'un chateau - les sequences finales d'un film inexistant. La lumiere se fait. En loques, sale, K. dort dans une salle de cinema a la premiere seance. Il sort en ville.
Le matin. La ville. K. se lave dans une fontaine. Un jeune homme inconnu l'appelle depuis le seuil d'un bureau ou d'un appartement. Il sourit. Il dit que K. a la chemise dechiree. Il demande de l'attendre, apporte a K. un maillot de corps. Il l'aide a se changer. Le cote ensoleille de la rue. Les oiseaux aifflent. Sur le large maillot l'inscription: "CARMA BURNER". Le jeune homme sourit et tape legerement mais ostensibliment K. au front.
Au cours de toute la journee, K. erre a travers la ville, belle a la folie, fatiguee, mais vivant, il regarde les faces des maisons et des hommes. On a l'impression qu'il ne cherche plus rien. On a l'impression qu'il n'attend plus personne. Il se promene dans les rues ensoleillees, seul, entre les hommes si differents et si semblables, et vers le soir il entre dans la cour derriere la semblables, et vers le soir il entre dans la cour derriere la bigouterie "Diamants" d'ou sortent des cambrioleurs masques, des sacs a la main; l'un d'eux se tourne, en entendant le bruit des pas, et, s'etant accroupi un peu, il titre sans viser. K. tombe, il n'a que le temps d'expirer dans le vide: "Oh, mon Dieu..."