Elias dans la foret magique

Êàòðèí Ñìèðíÿãèíà
Partie 1

  « L’hiver est arriv; en Bretagne »

 Les flocons de neige tombaient doucement derri;re la fen;tre. Sur la table ; c;t; de la fen;tre finissait de br;ler une bougie et sa flamme se refl;tait dans la vitre sombre derri;re laquelle se prosternait une for;t imp;n;trable. Depuis ma toute jeune enfance, on m’a toujours dit de ne jamais aller dans cette for;t tout seul. Jamais et pour quelle que raison que ce soit. Ma grand-m;re me surveillait toujours quand je jouais dans la cour. D;s que le soleil commen;ait ; se coucher derri;re l’horizon, elle me disait de rentrer ; la maison, et l’hiver ne me laissait m;me pas aller dehors sans elle. Et personne ne savait exactement pourquoi cette for;t est si effrayante. Certains soirs d’hiver, mon grand-p;re s’asseyait devant la chemin;e avec une tasse de th; et racontait des histoires ; me faire peur sur les cr;atures et animaux ;tranges qui vivent dans cette for;t. Je m’asseyais toujours sur ses genoux et l’;coutait avec toute mon attention. J’avais ; l’;poque six ou sept ans. Je ne me rappelle plus exactement. Et mon grand-p;re Yves me racontait beaucoup de ces histoires effrayantes, mais s’arr;tait brusquement quand dans la pi;ce rentrait ma grand-m;re. Elle le regardait toujours tr;s s;v;rement et r;p;tait toujours la m;me phrase : « Arr;te de remplir la t;te de cet enfant avec ces b;tises ! Tu vas encore lui faire peur et il ne dormira pas de la nuit ! » Ensuite, elle s’asseyait dans son fauteuil et se mettait ; tricoter. Mais mon grand-p;re me faisait un clin d’;il et commen;ait ; me parlait de la chasse o; il ;tait all; aujourd’hui. Mais moi, je savais tr;s bien que pendant que grand-m;re serait demain en train de faire des cr;pes, il finira son histoire. Grand-m;re G;nevi;ve avait cependant raison. A chaque fois j’avais beaucoup de mal ; m’endormir, non pas que j’avais peur, mais parce que j’avais h;te de connaitre la fin de l’histoire ! Et j’avais encore plus envie de p;n;trer dans cette interdite et myst;rieuse for;t, de voir avec mes propres yeux les sir;nes dans le lac, les gnomes, la f;e Viviane qui se prom;ne dans la vall;e sans retour. Et chaque nuit je construisais dans ma t;te des plans pour partir sans ;tre vu dans cette for;t, mais ; chaque fois je n’avais pas assez de courage pour mentir ; grand-m;re et fuguer. Quand j’;tais enfant, je passais beaucoup de temps chez eux en Bretagne. Vivant ; Paris avec mes parents, quand vint le temps d’aller ; l’;cole, je ne pouvais plus aller aussi souvent chez eux. Ce n’;tait plus que pour les vacances de Noel et l’;t;. Et donc une fois, un peu avant Noel, le 24 d;cembre, j’;tais assis pr;s de la fen;tre et essayais de percer l’obscurit;, dans laquelle je ne voyais rien sauf le reflet tremblant de la bougie. Le repas de f;te ;tait d;j; termin;. Grand-m;re et maman d;barrassaient la table. Grand-p;re et papa parlaient ; basse voix et remuaient de temps en temps les braises dans la chemin;e. Soudain, le coucou surgit de l’horloge sur le mur et se mit ; sonner. Il ;tait minuit ! Papa prit une bouteille de champagne et remplit les coupes. Moi, je n’ai eu droit qu’; du jus de pomme. Tout le monde s’est souhait; un Joyeux No;l. D;s que j’eus fini mon jus, je me pr;cipitais vers le sapin et je commen;ais ; ouvrir le plus gros cadeau sur lequel ;tait marqu; « A notre cher Elias ». Quand j’eus soulev; le couvercle, j’aper;us des moufles en laine, un bonnet et une ;charpe tricot;es par ma grand-m;re. Je me jetais au cou de mes grands-parents pour les remercier pour ce cadeau. Et l; j’ai eu l’id;e de faire un bonhomme de neige car gr;ce ; mes moufles je ne risquais pas d’avoir froid aux mains.
Pourrons-nous faire un bonhomme de neige demain matin ?
Bien s;r ! – r;pondit grand-p;re – Sans faute ! – il se mit ; rire et me caressa la joue.

 Ma joie n’avait pas de limite ! Mais ; mon regret, mes parents devaient repartir sur Paris d;s le lendemain matin. Et moi, j’avais tellement envie de leur montrer notre futur bonhomme de neige. Je leur promis que j’allais ensuite le dessiner pour leur montrer et pour qu’ils soient fiers de moi.
Le jour suivant, apr;s d;jeuner, une autre surprise de taille m’attendait. Grand-p;re me dit que j’;tais d;j; suffisamment grand et que si je voulais, nous pouvions aller faire le bonhomme de neige dans la for;t. Je n’arrivais pas ; en croire mes oreilles !

 Nous part;mes pour la for;t. C’;tait la premi;re fois de ma vie. Pour la premi;re fois je pouvais franchir cette fronti;re invisible entre notre maison et cette myst;rieuse for;t. Ce jour-l;, le soleil brillait tr;s fort, ce qui est assez rare en hiver dans ce coin. G;n;ralement ici, le ciel est couvert par d’;pais nuages gris. Mais cette ann;e ;trangement il y avait ;norm;ment de neige, et plus ;trange encore c’est qu’elle tenait long temps sans fondre. Grand-p;re supposa m;me que c’;tait l’;uvre de magiciens de la for;t car en Bretagne, il ne fait jamais d’hiver aussi rude avec une telle quantit; de neige. Cette ann;e, il y avait quelque chose d’inexplicable. Mais moi, j’en ;tais au contraire ravi ! Grand-p;re sortit de son bureau son ancien et lourd appareil photo et nous nous dirige;mes vers la for;t. C’;tait extraordinaire ! Magnifique ! Je progressais avec beaucoup de difficult; au travers des tas de neige. Il n’est vraiment pas facile de se promener en for;t quand il y a autant de neige. Mais tout ;a m’;tait compl;tement ;gal car j’;tais rempli d’;motions. Je marchais et je regardais de tous les c;t;s, bouche b;e. J’avais l’impression d’;tre devenu un gnome ; cause des arbres g;ants qui nous entouraient et dont les cimes ;taient dor;es par le soleil. Mais il avait beaucoup de mal ; percer jusqu’en bas et on avait l’impression que c’;tait d;j; le soir. Apr;s quinze minutes de ballade, je demandais cependant ; mon grand-p;re de faire une pause pour me reposer.

-C’est donc ici que vivent les gnomes et les f;es ? – lui demandais-je sur un ton comploteur.

-Oui, c’est ce qu’on dit – me r;pondit avec le sourire mon grand-p;re.

-Mais tu en as d;j; vu ? Des sir;nes par exemple ? O; habitent-elles ?

-Non, je n’ai jamais vu de sir;nes, mais on raconte qu’elles vivent dans ce lac, pr;s de la carri;re, l; bas ! – et grand-p;re pointa du doigt un petit lac qui ;tait partiellement couvert d’une fine couche de glace.

-Comment elles font en ce moment ? N’ont-elles pas froid sous la glace ?

-On dit que c’est un lac sans fond et qu’en bas il fait chaud. Les sir;nes partent donc tr;s profond;ment et y passent l’hiver.

-Et les f;es ?

-Et les f;es ont une grande maison, qu’elles ont construite elles-m;mes avec de gigantesques pierres.

-Comment ont-elles r;ussi ; faire ;a ?

-On dit qu’elles peuvent grandir et devenir tr;s puissantes. Si puissantes qu’elles peuvent transporter dans les airs des pierres g;antes ; l’int;rieure de leurs tabliers.

-Waouh ! C’est g;nial !

-Et aussi dit-on que les enfants des f;es naissent vraiment tr;s faibles et meurent souvent tr;s jeunes. C’est pour ;a qu’avant dans les villages les paysans avaient peur de laisser les nouveau-n;s sans surveillance. Les f;es p;n;traient dans les maisons par les chemin;es, volaient les enfants humains et laissaient ; la place leurs enfants.

-Vous n’aviez pas peur pour moi ; ma naissance ? – demandais-je d’un ton un peu effray;.

Grand-p;re rit.

-Ne t’inqui;te pas. Moi ou Genevi;ve, nous ;tions toujours pr;s de toi si tes parents avaient ; sortir. Mais dans tous les cas, ;a fait long temps que les f;es ne viennent plus dans les villages. Depuis en fait qu’une paysanne, pour prot;ger son enfant, jeta de l’eau bouillante sur une f;e. Depuis ce temps les f;es ont peurs des humains et ne volent plus par ici. C’est ce que dit la l;gende.

 La r;ponse de mon grand-p;re me rassura un peu, mais me d;;ut en m;me temps. Si les f;es ont peur des gens et ne viennent plus dans les villages, je n’en verrai donc jamais. Ca me rendit vraiment triste. On se remit ; marcher. Mais apr;s un petit moment j’avouais ; mon grand-p;re que j’;tais vraiment tr;s fatigu; et que je n’avais plus de forces. Nous nous dirige;mes vers la maison. La for;t ;tait silencieuse. Le soleil commen;a ; se coucher. Il faisait de plus en plus sombre. Soudain, au milieu du crissement de nos bottes sur la neige j’entendis un bruit ;trange. Je m’arr;tais net.

-Papy ! Tu entends ?

Mon grand-p;re se retourna.

-Non, de quoi parles-tu ?

-Les coups ! Tu entends ? Quelqu’un est en train de taper…

Mon grand-p;re tendit l’oreille.

-Non, je n’entends rien… Je dois devenir sourd avec le temps. Mais c’est s;rement un oiseau, ou peut-;tre un ;cureuil. Viens, on rentre ; la maison. Il faut qu’on se d;p;che, car sinon ta grand-m;re va s’inqui;ter. Elle doit d;j; nous attendre pour d;ner.

 Je tendis ; nouveau l’oreille. Le bruit venait face ; nous. Nous avons fait quelques pas et je vis soudainement devant nous une souche d’arbre. Et sur la souche ;tait assis un petit gnome dans un dr;le de costume, avec un chapeau pointu sur la t;te. En remuant ses jambes avec des chaussures en bois aux pieds, il tapait sur la souche et c’;tait donc ce bruit que j’avais entendu. Quand je m’eus approch;, j’ai m;me pu entendre que le gnome marmonnait une chanson dans une langue qui m’;tait totalement inconnue. Je m’approchai davantage car ma curiosit; ;tait bien plus forte que la peur ! Je vis le gnome jouer avec un petit coffret. Il ouvrait et refermait son couvercle. Je me mis ; crier sans d;tourner mon regard du gnome :

-Papy ! Vite ! Vite ! Regarde ! C’est un gnome !

Mais quand mon grand-p;re se retourna, le gnome disparut. Je ne pouvais croire mes yeux. C’est comme s’il avait fondu dans l’air !

-Bon, et il est o; ton gnome ? – me demanda mon grand-p;re.

-Il… Il… Il ;tait assis juste l;, sur cette souche. Il a disparu…

-Elias ! Arr;te tes plaisanteries ! Il faut que nous nous d;p;chions car la nuit tombe vite. Nous pourrions nous perdre dans cette for;t ! Viens vite !
Mais c’est injuste ! Il ;tait juste l; ! Je l’ai vu !

-Donc il a simplement disparu, ton gnome ! – dit grand-p;re en se remettant en route.

 Je voulais le suivre mais je vis soudain que le gnome avait oubli; son coffret sur la souche. Je le pris sans me poser de questions, le mit dans ma poche et me mit ; courir pour rattraper mon grand-p;re. Quand je l’eus rejoint, il me prit par la main.

-Pourquoi tes mains tremblent ? Tu as si froid que ;a ?

-Non, non, tout va bien.

-Si tu as froid, nous devons nous d;p;cher de rentrer ! – dit-il et nous acc;l;r;mes le pas.

 Je n’avais pas froid du tout. C’;tait m;me plut;t le contraire. Mes joues ;taient ;carlates, j’avais chaud, et mes mains tremblaient car j’;tais tr;s excit;. Pour la premi;re fois de ma vie j’avais vu un gnome. Un gnome bien r;el ! J’;tais absolument s;r qu’il ;tait r;el ! Et pour la premi;re fois j’avais pris quelque chose sans autorisation. Je me sentais un peu mal, comme un petit voleur. C’;tait quelque part un peu vrai. J’avais vol; le coffret du gnome qui me tirait la poche de ma veste. J’avais h;te de le sortir pour m’assurer qu’il ;tait bien r;el, que e n’avais pas r;v;. Mais je me contr;lais. Je savais qu’il ne fallait rien montrer ; mon grand-p;re ! Les grands n’allaient jamais croire un enfant de sept ans !

 Quand nous arriv;mes ; la maison, il faisait d;j; compl;tement nuit. Dans la maison, ;a sentait la soupe ; l’oignon que grand-m;re a pr;par;e pour notre retour. J’avais tr;s faim, mais m;me cette faim ne pouvait surmonter mon envie d’;tudier le coffret. J’enlevais dans l’entr;e mes bottes d;tremp;es par la neige et me pr;cipitais dans ma chambre en retirant tout en courant mon bonnet et mon ;charpe.

-Elias ! Lave-toi les mains et viens d;ner ! – cria grand-m;re depuis la cuisine.

 Je refermai la porte et tournai le loquet. Avec mes mains tremblantes, je saisis le coffret dans ma poche. C’;tait une petite bo;te en bois avec un petit cadenas m;tallique. Je m’assis sur mon lit. Soudain, je me sentis effray;. J’avais peur de l’ouvrir. J’avais peur que quelque chose d’effrayant allait en surgir et allait me manger.

-Elias ! O; es-tu ? Que fais-tu donc ? – r;sonna ; nouveau la voix de grand-m;re et j’entendis ses pas. Elle essaya d’ouvrir la porte de la chambre. Je cachai pr;cipitamment le coffret sous mon oreiller et me jetai vers la porte pour lui ouvrir.

-J’arrive ! J’arrive mamy !

-Pourquoi as-tu verrouill; ta porte ? – demanda-t-elle s;v;rement, en fron;ant les sourcils.

-Comme ;a… Euh… Sans faire expr;s. Elle a claqu;.

-Tu es s;r que tu te sens bien, mon petit ?

-Elle m’embrassa sur le front.

-Tu es br;lant. Tu n’aurais pas attrap; froid ?

-Non, non ! Tout va bien mamy. Ne t’inqui;te pas.

-Ton grand-p;re m’a dit que tu as cru voir un gnome dans la for;t.

-C’;tait une plaisanterie. Je lui ai fait une blague !

-D’accord… Viens d;ner maintenant.

 Nous nous m;mes ; table. Nous avions pour d;ner ma soupe ; l’oignon pr;f;r;e, dans un bol en terre cuite, avec du fromage fondu et une tranche de pain grill; pour faire couvercle. Ce soir-l;, cette soupe f;t encore meilleure que d’habitude car j’;tais vraiment tr;s affam;. Apr;s d;ner, grand-m;re m’envoya me coucher apr;s m’avoir donn; un verre de lait chaud car elle avait peur que je tombe malade. Je me mis au lit et essayai de dormir. Mais je n’arrivai pas ; chasser le coffret de mon esprit, qui ;tait juste l; sous mon oreiller. Je n’arrivai pas ; me d;cider ; l’ouvrir. Je me suis dit qu’il valait mieux attendre le matin, quand il ferait jour, et que je n’aurais plus aussi peur. Je fermai les yeux mais le sommeil ne voulait vraiment pas venir malgr; ma fatigue. Je me retournais d’un c;t; ; l’autre. Et juste au moment o; je commen;ais ; m’endormir, un grand bruit retentit tout pr;s. Effray;, je bondis sur le lit en me couvrant de peur de ma couverture. Il fit soudainement tr;s froid. La fen;tre de ma chambre s’;tait retrouv;e grande ouverte, un vent glacial remuait violemment les rideaux et les battants de la fen;tre tapaient contre le mur. J’eus vraiment tr;s peur, je restais blotti dans un coin du lit, cach; sous la couverture. Soudain, quelqu’un me sauta sur la t;te. Je me mis ; crier et j’avais d;j; les larmes aux yeux. Brusquement, le vent arracha ma couverture et je vis ce m;me gnome de la for;t en train de sortir tous les tiroirs de mon bureau et jetant par terre tout leur contenu. J’;tais si effray; que j’eus du mal ; parler.

-Mais… que… faites-vous ?

Le gnome se tourna vers moi et se mit ; parler :

-O; est-il ?

-Qui ? – r;pondis-je.

-Le coffret ! O; est-il ?

-Je ne sais pas – r;pondis-je en oubliant de peur qu’il f;t juste l; sous mon oreiller. J’;tais assis par terre et je tremblais de froid de tout mon corps.

-Rends-moi ce que tu m’as vol; ! – ordonna le gnome en tendant sa main vers moi. Il avait quatre longs doigts. Effray;, j’essayais de reculer.

-Je ne te le rendrai pas ! – r;pondis-je sans savoir pourquoi.

-On ne t’a pas appris que c’;tait mal de voler ?

-Oui, mais je ne te le rendrai pas.

 Le gnome fron;a ses sourcils et se dirigea vers moi. A ce moment l;, il fut projet; contre le mur par le vent et tomba avec fracas pr;s de moi. Pendant qu’il se relevait tant bien que mal, je me pr;cipitais vers l’armoire pour m’y cacher tout en hurlant de peur ; tue-t;te. Dans la chambre volait une nu;e de f;es avec des ailes rouges. Elles attrapaient tout ce qui trainait dans la chambre et jetaient les affaires un coup sur le gnome, un coup sur moi. L’une d’entre elles saisit mon oreiller et le souleva dans les airs. Le gnome vit le coffret sur le lit et se pr;cipita vers lui. Les f;es se mirent ; crier, le saisirent par son gilet et s’envol;rent par la fen;tre. Le vent se calma brusquement, la porte s’ouvrir violemment et les grands-parents entr;rent en courant.

-Mon Dieu, que s’est-il pass; ici ? Que s’est-il pass; ? – commen;a ; se lamenter ma grand-m;re – Tu vas bien Elias ?

-Mamy, papy ! Ils existent ! Ils existent ! Il y avait ici des f;es et un gnome ! Je les ai vus !

Grand-m;re regarda s;v;rement mon grand-p;re.

-Yves ! Combien de fois ai-je r;p;t; qu’il ne fallait pas raconter ces b;tises ; cet enfant ! Regarde comment il est l; ! Elias, que s’est-il pass; ? – me demanda-t-elle – Tu as fait un cauchemar ? Pourquoi as-tu tout cass; ?

-Mamy – commen;ai-je, mais je vis pr;s de la fen;tre le coffret tomb; sur le c;t;, ouvert, et dont s’est d;vers;e une sorte de poudre d’un bleu tr;s vif.
-Mamy… Oui, j’ai fait un cauchemar… Vraiment terrible ! Le vent a ouvert la fen;tre, le vase tomba et se cassa. Ce n’est pas de ma faute !

-Bien s;r que ce n’est pas de ta faute – r;pondit grand-p;re en me caressant la t;te – Je reviens avec un balai.

-Et moi je reviens avec des m;dicaments, tu dois s;rement avoir de la temp;rature – dit grand-m;re.

 D;s que je fus seul, je me pr;cipitai vers la fen;tre et commen;ai ; ramasser la poudre que je remis dans le coffret, puis je le cachai dans ma couverture. On me donna de l’aspirine et je dormis cette nuit-l; avec mes grands-parents, en serrant fort le coffret contre moi afin que personne ne le remarque. Le matin au petit-d;jeuner, on m’annon;a que je n’aurai plus jamais le droit d’aller dans la for;t. J’ai d; passer toute la journ;e au lit car grand-m;re avait peur que je fus si malade et donc avais eu des hallucinations la nuit derni;re. Et le soir m;me mes parents vinrent me r;cup;rer et me ramen;rent ; Paris. Tout ce temps je me demandai ce qu’;tait cette poudre bleue dans le coffret cach; au fond de mon sac-;-dos. Quand nous arriv;mes ; la maison, je le cachai dans le coffre ; jouets et je le ressortais tous les soirs avant d’aller me coucher. J’avais pris la d;cision de ne pas raconter ; mes amis ; l’;cole que j’avais vu un gnome et des f;es. J’avais peur que mes amis se moquent de moi. Le plus important, c’est que je savais qu’ils existaient ! Et chaque nuit en m’endormant je r;vais du moment o; j’allai retourner en Bretagne chez mes grands-parents.


   Partis 2

  « Chez le magicien »


  Le printemps passa sans que je le remarque. D;s que j’eus obtenu mes derni;res notes et que je pus ne plus penser aux cours, je commen;ai ; faire mon sac pour partir en Bretagne. Le matin du jour suivant papa m’amena ; Paimpont. Dans la voiture il me demanda si j’avais chass; toutes ces sottises sur les cr;atures de l;gendes. Je n’;tais pas du tout d’accord sur le fait qu’elles ;taient l;gendaires mais je pr;f;rai ;viter la discussion. Je lui promis que je n’allai plus y penser ni essayer d’aller dans la for;t.
C’;tait un jour de f;te, les habitants du village ;taient tous r;unis, chantaient, dansaient, racontaient diff;rentes histoires et l;gendes. Grand-m;re m’accueillit dans un costume traditionnel breton, dans une sorte de robe noire avec un bigoudenn sur la t;te. Nous all;mes d;jeuner. Elle nous avait pr;par; des galettes de bl; noir avec du jambon, du fromage r;p; et de l’;uf.

  J’;tais vraiment tr;s heureux de revoir enfin mon grand-p;re Yves et ma grand-m;re Genevi;ve. Ils m’avaient ;norm;ment manqu; ; Paris. Apr;s d;jeuner, nous devions tous aller faire la f;te. Mais la route m’avait fatigu; et j’avais l’impression que j’allai m’endormir sur place ; table.

-Nous pouvons laisser Elias seul se reposer ; la maison. Il dormira, et nous serons rentr;s pour son r;veil.

-Je ne pense pas que cela soit une bonne id;e – r;pondit grand-m;re – Mieux vaut annuler notre ballade.

-Non mamy ! Je ne vais faire que dormir. Il ne m’arrivera rien !

-Non ! Ce n’est pas n;gociable !

-Mais Genevi;ve, Elias est un grand gar;on, il a presque 8 ans. Les gar;ons de son ;ge restent seuls ; la maison. Il ne lui arrivera rien.

Grand-m;re r;fl;chit un instant.

-Bon, tr;s bien. Vous m’avez convaincue. Mais promets-nous de ne pas sortir de la maison !

-Je vous le promets ! – r;pondis-je.

-Ici tu as le num;ro de t;l;phone sur lequel tu peux nous joindre. S’il se passe quelque chose, appelle-nous sans faute !

  D;s qu’ils partirent, je montai dans ma chambre et d;s que je fus dans le lit, je sombrai dans un sommeil profond. Ce jour-l; il faisait tr;s gris, et quand il fait ce temps-l;, j’ai toujours tr;s sommeil. Mais je n’eus pas l’occasion de me reposer. Quelqu’un me tira par l’oreille. J’ouvris un ;il et je vis le gnome qui ne m’;tait pas ;tranger. Je sursautai de surprise sans arriver ; retenir un cri de peur, perdis l’;quilibre et me cognai la t;te contre le mur. Le gnome ne fut pas plus ;pargn;. Il n’eut pas le temps de l;cher mon oreille, se cogna ;galement contre le mur et retomba sur le lit.

-A;e ! Tu as failli m’arracher l’oreille ! Tu es devenu fou ? Pourquoi passes-tu ton temps ; me faire peur ?

-Rends-moi le coffret avec la poudre bleue ! – dit-il d’un ton autoritaire tout en essayant de se lib;rer de ma couverture.

-Non, je ne te le rendrai pas ! Tout d’abord, explique-moi ; quoi sert cette poudre bleue !

-Rends-le-moi !

-Non ! Qui es-tu d’abord ?

 Le gnome s’assit sur le lit et soupira.

-Tr;s bien, je vais te dire qui je suis et tu me rendras le coffret.

-Tr;s bien !

-Je suis un korrigan. Ou plus simplement, un gnome. Je m’appelle Tudi. Je vis dans la for;t de Broc;liande et je sers un magicien qui s’appelle Merlin. Voil;, maintenant donne-moi le coffret.

-Tu sers un magicien ? – r;p;tai-je.

-Oui ! Qui y a-t-il d’incompr;hensible ? Donne-moi le coffret !

-Oh que non ! D’abord, dis-moi s’il s’agit d’un magicien bon ou m;chant ?

-Il n’est ni bon, ni m;chant. Il est juste ! Et encore, il est tr;s puissant ! Et si tu ne me rends pas le coffret sur le champ, je lui raconterai toute cette histoire et il te changera en tue-mouche ! Tu seras un champignon et m;me les mouches vont t’;viter ! – dit Tudi et me tira la langue.

-On ne t’a pas appris qu’il ;tait malpoli de tirer la langue ?

-On ne t’a pas appris qu’il ne fallait pas toucher les affaires des autres ?

-Oui mais ce coffret, il n’est pas ; toi ! Puisqu’il appartient ; Merlin, je le rendrai ; Merlin, pas ; toi. Je ne te fais pas confiance ! La derni;re fois j’ai failli ;tre tu; par des f;es et aujourd’hui tu as failli m’arracher mon oreille. Tout ;a c’est ; cause de toi. Donc je ne te donnerai rien ; toi ! – dis-je avec un ton autoritaire qui me surprit moi-m;me.

-Le gnome devina que cette fois-ci, j’avais ;galement cach; le coffret sous mon oreiller. Il sauta sur le lit mais je fus plus rapide. Je glissai ma main rapidement sous l’oreiller, pris le coffret et me pr;cipitai vers la commode o; ;tait pos;e une carafe d’eau.

-Si tu ne m’am;nes pas chez Merlin, je vais jeter la poudre dans l’eau !

-Non, pas ;a !

-Am;ne-moi chez le magicien !

-Si je ne me trompe pas, ta grand-m;re t’a formellement interdit de sortir !

- Ah oui ? Tu ;coutes aux portes en plus ? Je vais ouvrir le coffret et verser la poudre !

-Tr;s bien ! – cria Tudi – Ne fais pas ;a ! Je vais t’amener chez Merlin.

 Le gnome sauta du lit sur la table, de la table sur la commode, attrapa ma main et me traina vers la fen;tre.

-Arr;te ! Nous sommes tr;s hauts ! – dis-je effray;.

-Saute ! – ordonna impatiemment Tudi.

-Non ! Tu sais voler peut ;tre ?

-Non. Je suis un gnome !

-Et alors ? Et tu sais te t;l;porter ?

-Non, je suis un gnome te dis-je !

-Mais je t’ai vu disparaitre l’autre fois dans la for;t…

- Oui… Ca, je sais le faire. Disparaitre ; un endroit et r;apparaitre ; un autre, mais je ne sais le faire que quand j’ai tr;s peur.

-Comment ;a ?

-Comme ;a ! L’autre fois dans la for;t j’avais eu tr;s peur que ton grand-p;re me voit, donc j’ai disparu pour ;tre transport; dans la maison de Merlin. Mais j’avais oubli; le coffret.

-Alors sois effray; ! – proposai-je.

-Je ne peux pas – r;pondit Tudi, croisa ses bras et me tourna le dos.

 Alors j’eus une id;e. Nous ;tions debout sur le rebord de la fen;tre. Je mis le coffret dans la poche de mon pantalon. J’attrapai d’une main la jambe du gnome et de l’autre, pour l’effrayer, je le poussai par la fen;tre. Nous tomb;mes. Tudi cria de surprise. Et d’un seul coup, le silence. Devant mes yeux pass;rent ; toute vitesse des arbres, buissons, champs de fleurs ou nuages, tous m;lang;s. Je n’arrivai pas ; comprendre ce qui se passait. Ma t;te commen;a ; tourner et je fermai les yeux pour ne plus voir tout ;a.

  J’avais l’impression que ce cauchemar n’allait jamais s’arr;ter. Mais quand j’ouvris les yeux, j’;tais d;j; simplement assis dans un fauteuil en cuir dans une pi;ce inconnue. Il y faisait assez sombre malgr; le feu dans la chemin;e. Je me tournai ; gauche, puis ; droite. Tudi avait disparu. Je me frottai les yeux et essayai de percer l’obscurit;. Un vieil homme avec une longue barbe blanche se tenait devant la chemin;e dans une dr;le de robe et avec une couronne de fleurs sur la t;te. Je me frottai ; nouveau les yeux car je n’arrivais pas ; croire que c’;tait un vrai magicien. Non ! Ce n’;tait pas possible !

-Excusez-moi, mais o; suis-je ?

-O; m’as-tu demand; de t’amener ? – me demanda soudain le gnome surgissant de derri;re mon dos, puis alla s’installer par terre pr;s des pieds du magicien.

-Chez le magicien Merlin…

-Le voil; ! Et tu es dans sa maison !

 P;trifi;, je regardai le vieillard ; la longue barbe qui se tenait immobile et lisait un livre sans m;me faire attention ; moi. Je me levai et plongeai ma main dans ma poche afin d’en sortir le coffret pour le rendre ; Merlin mais il n’y ;tait plus.

-Mais o; est le coffret ?

-Dans un endroit s;r – r;pondit le magicien, sans d;tourner le regard de son livre.

-Donc vous l’avez d;j; repris… Bon… Mais est-on loin de ma maison ?

-Oui, je dirai, tr;s loin – r;pondit Merlin, en me regardant cette fois.

 Soudain, une porte s’ouvrit vers une chambre voisine et je vis une f;e. C’;tait une jeune fille aux cheveux clairs, v;tue d’une petite robe verte et avec des ailes dans le dos, semblables aux ailes de papillon.

-Salut ! – me dit-elle.

-Salut – r;pondis-je en plongent timidement mes mains dans mes poches.

 Elle s’approcha de Merlin.

-Tout est pr;t pour toi – dit-il. Ce gar;on nous a amen; la poudre magique.

 Je fus encore plus intimid;. Le magicien prit le coffret sur l’;tag;re, l’ouvrit et le tendit ; la f;e.

-Tiens ! Tu dois prendre un peu de poudre dans la main droite et la jeter par-dessus l’;paule gauche, puis prendre autant de poudre dans ta main gauche et la jeter par-dessus l’;paule droite.

 La f;e tendit sa main vers le coffret mais eut un doute.

-C’est s;r que cela va marcher ?

-Oui bien s;r ! N’ais pas peur. Mais tu devras le faire chaque premi;re nuit apr;s la pleine lune ou tes ailes vont repousser ; nouveau.

-Que font-ils ? – demandais-je au gnome tout doucement qui ;tait mont; sur l’accoudoir du fauteuil et avait pos; ses pieds sur mes genoux sans m;me me demander l’autorisation.

-Cette poudre bleue est une poudre magique que Merlin a faite sp;cialement pour Tristana.

-Qui est Tristana ?

A ton avis ? C’est la f;e qui est juste devant toi ! Elle a besoin de cette poudre pour faire disparaitre ses ailes.

-Mais pourquoi ? Moi au contraire, j’aimerais avoir des ailes pour pouvoir voler !

-Chut ! Elle te l’expliquera elle-m;me ! – me coupa Tudi.

 La f;e inspira profond;ment, ferma les yeux et jeta la poudre derri;re son dos de la main droite, puis de la main gauche. Ses ailes se chang;rent d’abord en marguerites s’;lev;rent au dessus d’elle puis se dissip;rent dans l’air. Merlin referma le coffret et passa sa main au-dessus de lui. Le coffret disparut.

-Merci beaucoup ! – s’exclama la f;e et enla;a Merlin ;

-Je t’en prie. J’esp;re que tu seras heureuse d;sormais – lui r;pondit-il.

 Je n’y comprenais absolument rien. Le gnome avait refus; de m’expliquer quoique ce soit, alors je me d;cidai ; poser moi-m;me la question.
La f;e sourit.

-Comment t’appelles-tu ?

-Elias.

-Et moi, je suis Tristana – r;pondit-elle et s’essaya pr;s de Tudi sur l’accoudoir.

-Parfait, vous avez donc fait connaissance. Et moi, je vais vous laisser un moment, Arthur m’attend. Je dois y aller ! – dit Merlin puis il disparut.

-Ah bah voil;, comme d’habitude ! Arthur l’appelle ; chaque fois ! Et l;, je dois te garder en plus !

-Pourquoi me garder ? Je peux rentrer tout seul ; la maison ! Je ne me perdrai pas !

-S;rement pas ! Tu n’iras nulle part. Les f;es te poursuivent, elles pensent que tu as toujours la poudre. Tu dois rester avec nous – dit Tristana en me posant la main sur mon ;paule.

-Mais pourquoi veulent-elles cette poudre ? Vous ;tes toutes devenues folles ou quoi ? Vous ne voulez plus voler ? Vous voulez toutes perdre vos ailes ?

-Non ! Bien s;r que non ! Merlin a fabriqu; cette poudre expr;s pour moi. Je le lui ai demand; car j’;tais d;sesp;r;e. Je voulais ; tout prix devenir comme vous, les humains. Pour cela, il fallait que je fasse disparaitre mes ailes. Cela ne fait pas de moi une humaine mais au moins, personne ne comprendra au premier regard que je suis une f;e.

-Mais pourquoi veux-tu devenir humaine ?

-Depuis que les f;es volent les enfants humains, le humains ont peur de nous et nous ha;ssent. Un jour, j’ai rencontr; un paysan et j’en suis tomb;e amoureuse. Mais je sais pour s;r qu’il n’aimera jamais une f;e. C’est pourquoi j’ai demand; ; Merlin de faire en sorte que je devienne une simple femme. Je ne peux pas devenir humaine compl;tement. Mais il con;ut un sortil;ge qui fait disparaitre mes ailes. Les autres f;es l’ont appris et ont vol; la poudre chez Merlin. Il envoya alors Tudi r;cup;rer le coffret mais Tudi l’oublia dans la for;t et le coffret arriva dans tes mains. L’autre nuit quand Tudi essayait de r;cup;rer chez toi le coffret mais le laissa ;chapper ; nouveau, les f;es comprirent que tu l’avais toujours et ont d;cid; de te tuer. C’est pourquoi tu ne peux pas quitter cette maison pour le moment. Tant que tu es ici, tu es en s;curit;.

-Je m’;tais fait sacr;ment disputer ce jour-l; ! D’abord pour avoir oubli; le coffret dans la for;t puis pour l’avoir fait tomber dans ta chambre – rousp;ta le gnome tout en mettant de l’eau dans le chaudron.

-Mais pourquoi les f;es veulent-elles cette poudre ? – demandais-je sans rien y comprendre.

-Elles n’arrivent plus ; voler les nouveau-n;s. Les humains les prot;gent bien. Mais ; l’aide de cette poudre, les f;es pourront prendre une apparence humaine et pourront s’approcher sans difficult; des villages.

-Ah oui… Mon grand-p;re m’avait un jour racont; cette histoire… - r;pondis-je.

 Je me souvins soudain que j’avais promis ; mes grands-parents de ne pas sortir de la maison !

 Je bondis du fauteuil et me pr;cipitai vers la porte. Je tirai sur la poign;e mais la porte ;tait ferm;e. Je tirai ;nergiquement sur la poign;e tout en criant qu’on me lib;re. Quand j’eus compris que c’;tait inutile, je me retournai vers Tudi et Tristana. Ils me regardaient avec le sourire.

-Quoi ? – demandai-je agac;.

-Tudi, - commen;a Tristana – es-tu s;r qu’il ne s’est pas cogn; la t;te pendant votre voyage ?

-Je n’en sais rien… C’est possible. Je te rappelle qu’il s’;tait accroch; ; mon pied ! Il a donc d; ;tre bien secou; – dit Tudi et il se mit ; rire.

-Tr;s dr;le ! – r;pondis-je vex; et je retournai dans le fauteuil.

Tudi suspendit le chaudron au-dessus du feu.

-Mais mes grands-parents vont s’inqui;ter ! Ils vont devenir fous d’inqui;tude quand ils seront rentr;s et ne me trouveront pas ; la maison !

-Ne t’inqui;te pas Elias. Tudi t’a aussi transport; dans le temps, dans le pass;. Nous nous trouvons dans un autre temps. Tes grands-parents sont d;j; rentr;s ; la maison et, apr;s avoir regard; dans ta chambre, t’ont vu profond;ment endormi.

 Je restais bouche-b;. J’avais d;j; vu des films dans lesquels les gens se d;pla;aient dans le temps mais je n’avais jamais cru qu’une telle chose ;tait possible.

-Et dans quel si;cle sommes-nous ?

-Si on compte selon votre calendrier humain, au 5e si;cle.

-Ouahou ! Ne me dites pas que cet Arthur dont parlait Merlin est ce Roi Arthur dont mon papa m’avait lu les l;gendes ! Celui qui avait r;uni les chevaliers de la Table Ronde ?

-Euh..., c’est bien lui, oui.

-Et Merlin est un magicien et son conseiller ! Alors, ils ont r;ellement exist; ! Je n’arrive pas ; y croire !

-Bon, arr;te de raisonner. Viens te mettre ; table et boire la tisane.
-Une tisane ? – fis-je une grimace. Ce n’est pas bon ! Vous n’auriez pas plut;t du th; ?

 Tristana et Tudi sourirent ; nouveau. Mes questions semblaient les amuser.

-Nous savons que vous buvez ce genre de boisson de votre temps mais ;a n’existe pas chez nous. Mais ne t’inqui;te pas. La tisane est aussi tr;s bonne. Tu vas l’aimer. Et c’est encore meilleur avec de la tarte – dit la f;e tout en sortant une baguette de ses cheveux. Elle la secoua et une tarte aux baies apparut sur la table. Elle avait une telle odeur que je commen;ai ; en saliver.

-Tu as aussi une baguette magique ! – continuai-je ; m’;merveiller.

Nous nous m;mes ; table. La tarte ;tait absolument d;licieuse. La tisane ;galement. Je mangeai tout en r;fl;chissant ; tout ceci et en me demandant pourquoi les f;es avaient besoin d’enfants humains.

-Qu’arrive-t-il ensuite aux nouveau-n;s que les f;es volent pour elles ? – demandai-je ; Tudi.

-Les f;es leurs jettent un sort et ils deviennent des gnomes, comme moi. Et plus personne ne peut inverser le sortil;ge. Nous devons ensuite servir les f;es toute notre vie. Et c’est tr;s long car les f;es vivent d;sormais ;ternellement, ce depuis qu’une paysanne maudit toute leur esp;ce.

-Nous ne pouvons plus mourir. Nous devons vivre ;ternellement. Et si nous tombons amoureuses des humains, nous devons souffrir de les voir vieillir et mourir, - soupira Tristana.

-Une f;e avait vol; cet enfant humain et lui jeta le sort. Il grandit et devint un gnome. Mais sa vrai m;re avait ;norm;ment souffert de sa disparition et pleura pendant tr;s long temps. Quand cette m;me f;e revint dans le village pour voler un nouvel enfant, elle la reconnut et lui jeta de l’eau bouillante dessus puis maudit toute la race des f;es. La f;e mourut car elle ;tait gravement br;l;e. Mais toutes les autres f;es sont devenues immortelles et vivent ;ternellement.

-Alors c’est pour cela qu’elles arr;t;rent de voler des enfants ! Et ce gnome, qu’est-il devenu ?

-Il n’avait plus personne ; servir et il fut recueilli par un magicien nomm; Merlin.

-Alors ce gnome, c’est toi Tudi ?

-Oui, - r;pondit-il en se resservant de la tisane. Maintenant les f;es veulent cette poudre afin de pouvoir approcher le village et se venger des humains.

-Mais si Merlin est un puissant magicien, pourquoi ne les arr;te-t-il pas ? – leur demandai-je.

-Il faut que tu comprennes que m;me les magiciens ne peuvent pas tout faire. Tu te souviens du froid de l’hiver dernier ? – me demanda Tristana.

-Bien s;r ! Il y avait eu beaucoup de neige ! Je n’avais vu autant de neige qu’; la montagne. Grand-p;re avait dit que c’;tait la premi;re fois qu’il voyait autant de neige en Bretagne.

-Oui, ce n’;tait pas un hiver normal. Merlin avait pressenti que les f;es complotaient quelque chose de mauvais et invoqua au-dessus de la Bretagne un froid glacial avec beaucoup de neige comme il n’y a encore jamais eu par ici afin que les f;es aient froid et ne puissent pas voler. C’est pourquoi elles ;taient parties aussi vite de ta chambre, elles ne supportent pas le gel. Mais l;, l’;t; est revenu et les f;es sont aux ; l'aff;t. Et elles sont f;ch;es contre toi donc tu peux ;tre s;r qu’elles ne vont pas t’;pargner.

-Elles veulent vraiment me tuer ? – demandai-je d’un ton vraiment apeur;. Je n’avais aucune envie de mourir.

-Malheureusement oui. C’est pourquoi il faut que tu restes ici – r;pondit Tristana et me tendit le plat de tarte. Mais par peur, j’avais perdu tout app;tit.

-Non merci, je n’en ai plus envie. Mais pourquoi es-tu diff;rente ? Tu ne voles pas les enfants ? Tu ne vas pas me tuer ? Tu n’as pas empoisonn; la tarte ?

-Je ne compte pas te tuer. Nous sommes ici pour t’aider.

-Pourquoi devrais-je vous croire ?

-Car nous te disons la v;rit;. Si tu sais qui est Merlin, tu sais alors que c’est un magicien bon. Et si nous sommes avec lui, c’est que nous ne te ferons pas de mal. Je veux ;tre une jeune fille normale. Je suis tomb;e amoureuse d’un humain et je veux fonder une famille. Je n’ai pas besoin de gnomes.


  Partie 3


   « La for;t myst;rieuse et la lib;ration des prisonniers »


 Je me rendis compte tout en ;coutant Tristana que je m’endormais. Mes yeux se refermaient tous seuls. Je me blottis dans le fauteuil et m’endormis. Quand je me fus r;veill;, le soleil brillait par la fen;tre.

-Quoi, je me suis endormi ? Combien de temps ai-je dormis ? – demandai-je, mais personne ne me r;pondit.

 Je me suis assis et je compris que j’;tais dans un lit douillet. Je regardai la pi;ce o; je me trouvais et je compris que j’;tais seul. Tristana et Tudi n’;taient plus l;, la maison ;tait vide. Je m’approchai de la fen;tre. C’;tait le matin. « Combien de temps ai-je dormis » - me suis-je demand;. Soudain, la porte en bois s’ouvrit et un gnome entra avec une pile de bois dans les bras, qui ;tait plus grande que lui, en ayant du mal ; marcher.

-Bonjour ! – dit-il.

-Bonjour. Ai-je dormi long temps ?

-Non, seulement quelques jours.

-Quoi ? Quelques jours ? Comment est-ce possible ?

-Tu te rappelles de la tarte ? Elle ;tait excellente. J’adore les tartes aux baies qui font dormir. Je dors vraiment bien apr;s. Et toi aussi ; ce que je vois – sourit Tudi puis ressortit ; nouveau de la maison.

-Vous m’avez menti ! Vous m’avez donn; un somnif;re ! O; est Merlin ? Et puis en fait, comment je rentre chez moi ? Je veux rentrer chez moi !

Le gnome entrouvrit la porte.

-Merlin n’est pas encore rentr;. Plus pr;cis;ment, il est revenu quand tu dormais mais il repartit ; nouveau.

-Pourquoi ne m’avez-vous pas r;veill; quand il ;tait rentr; ? – s’indignai-je.
C’;tait impossible, tu dormais trop profond;ment !

-Et o; est parti Merlin cette fois ?

-A nouveau voir Arthur. Il avait besoin de son aide dans une bataille contre les saxons. Et Tristana… - commen;a Tudi, mais je n’entendis pas la fin de sa phrase.

 Je poussai la porte et courrai vers la for;t ; toutes jambes. Je ne savais m;me pas vers o; je courrais, j’avais juste envie de m’;chapper car j’avais peur qu’on m’enferme ; nouveau dans la maison de Merlin. Et j’avais tr;s envie de rentrer chez mes grands-parents. Tudi me courut d’abord derri;re mais il n’arriva pas ; me rattraper. Je courrais tr;s vite, bien plus vite que lui sur ses petites jambes. Soudain, je tr;buchai sur une grosse racine, tombai et me mit ; d;valer la colline en boule. Je ne m’;tais par chance rien cass;, uniquement gr;ce au fait que la colline ;tait recouverte de feuilles mortes. Quand j’ouvris les yeux, je vis le ciel bleu au travers les branches des arbres au dessus de moi. J’;tais allong; sur le dos. Je me soulevais et je sentis quelque chose de bizarre sous mon bras. C’;tait un morceau de peau roul;. Je le d;roulai et je vis une carte, la carte de la for;t de Broc;liande. Cette trouvaille me ravit ;norm;ment car je n’avais aucune id;e de l’endroit o; je me trouvais et de comment je pouvais rentrer chez moi. Je fourrai la carte derri;re ma ceinture et marchai vers le lac afin de me rincer le visage. Je m’;tais pench; au-dessus de l’eau et je vis mon reflet car l’eau ;tait tr;s pure. Je voulus prendre un peu d’eau quand soudain une sir;ne surgit pr;s de moi et s’assit sur un rocher recouvert de mousse.

-Salut. Tu vas bien ? Tu es si sale…

-Salut… Qui es-tu ?

-Une f;e.

-Comment ;a, une f;e ? Pourquoi alors vis-tu dans l’eau ?

-Je suis une f;e qui vit dans l’eau.

  Je regardais fixement sa queue : elle avait une queue d’un jaune vif, comme j’en avais dans des livres, et derri;re son dos, elle avait deux ailes dont tombaient des gouttes d’eau. Les cheveux de cette sir;ne ;taient boucl;es et d’un rouge ;clatant. Elle avait l’air d’une lionne avec une queue de poisson.
 
-Et quel est ton nom ? – lui demandai-je.

-Nolwenn. Et toi ?

-Elias. Dis-moi, comment pourrai-je quitter cette for;t ? Je veux rentrer chez moi.

-Mais comment es-tu arriv; ici ? Tu es bizarre. Tu ne ressemble pas aux autres paysans.

-Oui car je ne suis pas du tout un paysan. C’est Tudi qui m’a amen; ici.

-Ah, le gnome de Merlin. Tu connais donc Tristana ?

-Oui. Mais elle est partie quelque part. Et moi, je veux rentrer chez moi.

-Moi non plus je ne l’ai pas vue aujourd’hui. Elle a peut ;tre vol; au secours de son amoureux ? – supposa la f;e tout en jouant avec le bout de sa queue.

-Le sauver ? Mais que lui est-il arriv; ?

-Tu ne sais pas ? Cette nuit, les f;es ont tendu un pi;ge ; Brewal, sur la route qui va de la for;t au village. Je pensais que Tristana le savait.

-Je pense qu’elle n’est pas au courant… Elle ne pourra m;me pas le sauver car elle ne sait plus voler ! – m’exclamai-je. Je n’avais plus du tout envie de rentrer ; la maison.

-Comment ;a, elle ne peut plus voler ? Elle a utilis; le sortil;ge de Merlin ?

-Oui, il y a d;j; deux jours. Elle n’a plus d’ailes. Et il est o;, ce Brewal ?

-Dans la Vall;e sans Retour. Les f;es l’ont mise dans une prison invisible. Il faut l’en lib;rer avant minuit. Si ce n’est pas fait, il y restera ; tout jamais – dit Nolwenn et je vis des larmes ruisseler sur ses joues.

-Pourquoi pleures-tu ? Nous arriverons peut ;tre encore ; le sauver !

-Simplement, je sais ce que ;a fait de perdre son amour. Il y a tr;s long temps, comme Tristana, je fus tomb;e amoureuse d’un humain. Et il m’aimait ;galement. Mais pour que nous puissions ;tre ensemble, je devais quitter ce lac. Dans ce lac vivaient encore quatre autres f;es avec moi. Nus nous ;tions jur;es de ne jamais en partir. Je mis long temps ; me d;cider mais j’ai pr;f;r; l’amour et j’;tais partie avec mon amoureux. Mais quand les autres f;es l’ont su, elles attir;rent mon amoureux dans un pi;ge invisible que personne ne pouvait voir. Cette prison se trouvait aussi dans la Vall;e sans Retour. J’ai essay; de l’en lib;rer mais j’;tais arriv;e apr;s minuit. Il y resta ; tout jamais. Et moi, j’;tais revenue dans le lac. J’;tais si triste que j’ai ensorcel; cette eau. Les f;es ne pouvaient plus y revenir. Plus personne ne peut toucher l’eau de ce lac. J’ai jur; d’;tre fid;le ; mon amour et de ne plus jamais quitter ce lieu.

-M;me moi, je ne peux pas me rincer dans ce lac ?

-Non, tu ne peux pas. C’est pour ;a que l’eau est si calme et que tu peux t’y voir comme dans un miroir.

-Ecoute, j’ai une carte ici… Qu’est-ce donc ? – lui demandai-je en sortant la peau roul;e de derri;re ma ceinture.

-C’est une carte de la for;t. Ce genre de cartes est fait par les humains. C’est peut ;tre Brewal qui l’a faite tomber quand les f;es l’entrainaient vers la Vall;e. Il faut absolument que nous le sauvions ! Il faut vite trouver Merlin. Il peut le lib;rer. C’est le seul qui peut le faire outre ces quatre f;es d’eau et Viviane. C’est lui qui l’a con;ue il y a tr;s long temps.

-Et cette Viviane, elle ne peut pas nous aider ? Elle aussi, elle est m;chante ?

-Non, elle n’est pas m;chante mais elle ne pourra pas le lib;rer. Elle n’a pas assez de pouvoir. Merlin lui a appris ; cr;er cette prison invisible, il lui a aussi appris le sort pour lib;rer un prisonnier mais elle est encore trop jeune pour pouvoir l’utiliser.

-Mais Merlin n’est pas dans la for;t. Il est avec Arthur. Je me suis ;chapp; de sa maison. Et Tudi n’a pas pu me rattraper. J’avais peur qu’il me donne encore ces affreuses baies ; manger, celles qui font dormir.

-Sans Merlin nous sommes impuissants. Il faut absolument l’appeler. Mais moi, je ne peux pas t’aider. Je ne peux pas quitter ce lac. Montre-moi la carte.

 Je d;roulai ; nouveau la carte et le posai sur la berge devant Nolwenn qui ;tait descendue de son rocher et avait nag; vers moi.

-Regarde, nous nous trouvons ici, - dit-elle en montrant le lac sur la carte. – Et l;, c’est la maison de la f;e Viviane. Viviane est la fianc;e de Merlin. Elle seule sait se d;placer instantan;ment l; o; se trouve son amoureux. Tu dois trouver ta route sur la carte vers sa maison et tout lui raconter. Elle pourra alors appeler Merlin. Et si tout se passe bien, il pourra sauver Brewal. Cours !

  Je fourrai ; nouveau la carte derri;re ma ceinture et couru dans la direction indiqu;e par Nolwenn. Il m’;tait difficile de courir car les arbres avaient des branches tr;s ;paisses et toute la route ;tait recouverte de foug;res qui avaient presque ma taille. Le soleil per;ait ; travers les arbres et il faisait de plus en plus chaud. Pour arriver jusqu’; la maison de Viviane, je devais monter une longue c;te. Mais mes jambes ;taient tr;s fatigu;es. Je m’;tais assis sous un arbre pour me reposer un peu. Les oiseaux chantaient tr;s fort autour de moi. Mais ce son me parut tr;s ;trange, qui ne ressemblait plus au chant d’oiseau. J’;coutai plus attentivement et je compris que c’;tait des pleurs. Mais je n’arrivais pas ; comprendre qui pleurait et o;. Je tournais ma t;te dans tous les sens et je vis soudain une cage en fer solidement accroch;e en haut de l’arbre. Dans la cage se trouvait Tristana et pleurait en cachant son visage dans ses mains.

-Tristana ! Tristana ! Que t’est-il arriv; ?

-Qui est l; ? – r;pondit-elle en regardant vers le bas.

-C’est moi ! Elias ! Comment t’es-tu retrouv;e ici ?

-Les f;es m’ont attrap;e et m’ont mise dans cette cage. Je n’arrive pas ; me lib;rer. C’est une cage magique ! Et m;me si j’arrive ; rompre le sortil;ge, je n’arriverai pas ; descendre. Je ne peux plus voler ! Je vais tomber et m’;craser. Mais toi, que fais-tu ici ? O; est Tudi ?

-Je me suis ;chapp;. Et Tudi n’a pas pu me rattraper.

-Pourquoi t’es-tu ;chapper ? Tu es fou ? Si les f;es te voient, elles vont te tuer !

-J’avais peur que Tudi m’endorme ; nouveau. Mais l;, je cherche la maison de la f;e Viviane. Comment la rejoindre ?

-Elle vit au bout de la prairie derri;re ces arbres, l;, devant. Mais qui t’a dit que sa maison se trouve par ici ?

J’ai parl; ; la f;e Nolwenn, la f;e du lac. Elle m’a dit que Viviane ;tait la seule qui peut faire venir Merlin ici, pour lib;rer Brewal.

-Brewal… Pourquoi est-il venu ici ? – dit Tristana doucement et se mit ; pleurer de nouveau. – Je l’ai vu la nuit derni;re. Les f;es l’ont fait prisonnier et l’ont enchain;e dans des chaines magiques. Je les ai vues l’amener vers la Vall;e sans Retour. Elles sont si jalouses et si m;chantes car elles pensent que les f;es ne peuvent pas aimer d’humain. Et ; chaque fois qu’une f;e tombe amoureuse d’un humain, soit elles le tuent, soit elles l’enferment dans une prison invisible dans la Vall;e d’o; personne ne revient jamais.

-Oui, Nolwenn m’a cont; son histoire. Mais pourquoi est-il venu par ici ?

-Je l’ai vu pour la premi;re fois au printemps dernier. Je me promenais dans le champ, au milieu des chevaux. D’habitude dans ces lieux, il n’y a jamais personne, ni paysans, ni bergers. Mais ce jour-l; Brewal voulait aller en ville et il lui fallait un cheval. Il est venu dans le champ et me vit l;. J’ai eu peur et je m’envolai imm;diatement. Je l’ai vu ; peine mais j’en ;tais tomb;e amoureuse d;s le premier regard. J’;tais all;e plusieurs fois vers la route par laquelle revenait Brewal de la ville afin de le voir ; nouveau. Je ne pouvais bien s;r pas apparaitre devant lui dans mon apparence normale et je me cachais donc derri;re les arbres. Mais en fait, il ;tait aussi tomb; amoureux de moi d;j; dans le champ. Il me l’a dit l’autre nuit quand les f;es l’ont amen; ici. Il m’avait aussi aper;u plusieurs fois le long de la route. L’autre soir, il est venu ici expr;s afin de me trouver et pour me d;clarer son amour. Les f;es l’ont attaqu; ; ce moment-l;.

-Alors il faut que je me d;p;che. Nolwenn m’a racont; qu’elle aurait pu le sauver mais elle ne peut rompre sa propre mal;diction et quitter le lac. Et dans ce cas, seul Merlin peut sauver Brewal. Mais il n’est pas l; ! C’est pour ;a qu’il nous faut trouver Viviane.

-Alors cours la rejoindre ! Elle doit ;tre chez elle. Raconte-lui tout et demande-lui d’appeler Merlin au plus vite. Mais fais attention ; toi !

-Tr;s bien ! Je vais faire tout ;a !

 Je courrai ; travers la for;t. Au dessus de moi tournoyaient des oiseaux tr;s color;s et tr;s bizarres, comme je n’en avais encore jamais vu. Je traversais les foug;res, les broussailles, les branches d’arbres, pour rejoindre enfin un sentier au bout duquel je vis une construction de rochers g;ants ressemblant peu ; une maison. Je me mis ; douter si j’;tais au bon endroit mais soudain, je vis une jeune femme aux longs cheveux noirs. Je fis plusieurs pas vers elle et m’adressais ; elle :

-Viviane !

-Pourquoi es-tu venu chez moi ?

-J’ai besoin d’aide ! En fait, ce n’est pas moi, c’est Tristana qui a besoin d’aide. C’est elle qui m’a envoy;e. Elle est enferm;e dans une cage accroch;e en haut d’un arbre…

-Je sais. Et son bien-aim; Brewal a ;t; enferm; par les autres f;es dans une prison invisible dans la Vall;e sans Retour. Je sais tout. Mais que veux-tu de moi ?

-Comment ;a, tu sais tout ? Tu es donc avec les autres f;es ?

-Je ne suis pas avec les autres. Je suis du c;t; de personne. Et je ne peux pas t’aider car je ne suis pas assez puissante.

-Mais tu peux appeler Merlin !

-Merlin est tr;s occup;. Je ne veux pas le d;ranger.

-Mais, ce n’est pas juste ! – m’;criai-je – Pourquoi refuses-tu d’aider Tristana et ce paysan ? Pourquoi a-t-il ;t; enferm; dans sa prison ? Il n’a rien fait ! Et Tristana non plus !

-Ils ne sont pas responsables d’;tre tomb;s amoureux mais ils sont coupables d’avoir essay; de tromper tout le monde pour ;tre ensemble. Une f;e ne peut fonder de famille avec un humain. Et Tristana le sait. Elle a mis elle-m;me Brewal en danger !

-J’;tais d;j; pr;t ; me jeter aux pieds de Viviane pour la supplier d’appeler Merlin. Je voulais vraiment aider Tristana et ce paysan, mais j’avais encore plus peur pour moi. J’avais vraiment besoin de voir Merlin pour lui demander quand je pourrai enfin rentrer chez moi. A ce moment, Tudi surgit des buissons.

-Viviane ! J’ai un message urgent pour toi de la part de Merlin !

-Oh, Tudi ! Au moins toi, pourrais-tu dire ; Viviane qu’il faut aider Tristana ! Et qu’il faut lib;rer Brewal !

-Et toi, que fais-tu ici ? – cria-t-il, en se retournant vers moi – Esp;ce de vaurien ! Je te cherche dans tous les recoins de la for;t !

 En fait, j’essaie de convaincre Viviane d’appeler Merlin ici, pour sauver Tristana et Brewal.

-Viviane, Merlin est d;j; en route pour la Vall;e sans Retour. Dans son message, il te demande de lib;rer Tristana de la cage magique et de le rejoindre en vitesse.

-Tr;s bien, - r;pondit Viviane – qu’il en soit ainsi, je vais vous aider puisque c’est ce que demande Merlin. Allons lib;rer Tristana.

 Nous nous pr;cipit;mes vers l’arbre o; ;tait accroch;e la cage ensorcel;e. Tristana n’arr;tait pas de pleurer. Viviane claqua des doigts et une baguette magique apparut dans sa main. Elle la brandit en l’air et la cage avec Tristana se d;crocha de l’arbre, descendit doucement par terre et disparut laissant Tristana sur l’herbe fraiche.

-Merci ! – dit-elle ; Viviane en frottant ses yeux pour s;cher ses derni;res larmes.

-Il faut nous d;p;cher, Merlin nous attend !

-Nous n’aurons pas le temps ! Le temps de courir jusqu’; la Vall;e sans Retour, il sera minuit pass; ! Il faut que nous nous y t;l;portions ! – dit Tudi – Mais il ne faut pas compter sur moi. N’ayez m;me pas l’id;e de me faire peur ; nouveau ! Je ne pourrai jamais tous vous prendre avec moi, m;me si j’;tais tr;s effray; !

 Apr;s un silence de quelques secondes, nous nous tourn;mes tous vers Viviane.

-Tr;s bien, je veux bien essayer. Mais je ne peux rien vous promettre ! Merlin m’a appris ; me d;placer toute seule et je n’ai jamais essay; de me t;l;porter avec quelqu’un – r;pondit Viviane et m’arracha un cheveu.

-A;e ! Ca fait mal !

-Excuse-moi mais il me faut un cheveu de chacun d’entre vous.

-Tu aurais pu pr;venir ! – r;pondis-je en me frottant la t;te.

 Pendant que la f;e faisait un n;ud avec nos cheveux, je regardais tout autour de nous pour ne pas penser ; l’effrayant voyage qui nous attendait. Je vis au milieu des foug;res une grosse fleur blanche d’une beaut; comme je n’avais encore jamais vu. Il ;tait ; quelques pas de moi. Je me penchai vers lui et le ramassai. Je voulus l’offre ; grand-m;re une fois rentr; car je n’avais encore jamais vu une foug;re fleurir. Grand-m;re disait que les foug;res ne fleurissaient pas. J’;tais s;r qu’elle allait beaucoup aimer cette fleur donc je l’attachai soigneusement ; ma ceinture. Je m’approchai de Viviane pour lui demander quand allions nous partir pour la Vall;e sans Retour lorsque soudain je fus projet; en l’air avec mes autres compagnons et nous commen;;mes ; voler au-dessus de la for;t. J’avais peur au d;but mais je m’habituai rapidement. Nous descend;mes ensuite doucement vers le bas et je sentis enfin la terre ferme sous mes pieds. Nous atterr;mes au milieu d’une petite clairi;re entour;e d’une ;paisse for;t. Il faisait si sombre que je compris seulement gr;ce aux voix que les autres ;taient toujours avec moi.

-Je ne volerai plus jamais avec toi Viviane ! C’est horrible ! Il fallait avertir que ;a allait ;tre aussi haut ! – s’indigna Tudi.

-Et donc ? Tu n’allais pas venir et rester l; bas ? Arr;te de r;ler ! – r;pondit Viviane – Tous, suivez-moi et utilisez la lumi;re de ma baguette comme rep;re. Quand vous verrez le lac et la lumi;re au-dessus, cachez-vous dans les fourr;s. Je poursuivrai seule car cela pourrait ;tre dangereux pour vous.

-Voil;, comme toujours, d;s que cela devient int;ressant, nous devons nous cacher dans les fourr;s ! Je loupe toujours les trucs les plus int;ressants ! – dis-je ; voix basse en suivant la lumi;re de la baguette de Viviane.

-Je suis vraiment d;sol;e de ne pas pouvoir vous aider, Merlin et toi… Je ne peux m;me pas voler ! – dit Tristana d’une voix abattue.

-Toi, tu prot;geras le gar;on et Tudi. Merlin et moi, nous devrions y arriver sans ton aide. Mais au fait, comment t’appelles-tu ? – me demanda Viviane.

-Elias.

-Elias, je te demande de ne surtout pas te m;ler de ce qui va se passer l; bas. Tristana et moi, nous ne pouvons pas mourir donc m;me si les f;es vont se battre contre nous, elles ne pourront pas nous tuer. Tudi ne les int;resse pas non plus. Mais toi, tu pourrais ;tre bless; !

-Tr;s bien, tr;s bien… - promis-je.
 
 Au loin apparut un lac. Au dessus de lui, il y avait une ;trange et tr;s intense lumi;re changeant sans cesse de couleur. Tudi m’attrapa avec Tristana par la main et nous entraina dans les buissons. La f;e Viviane s’envola dans les airs, brandit sa baguette magique et un puissant ;clair en surgit qui alla frapper la surface du lac pour exploser en mille ;tincelles. Il en surgit une nu;e de f;es. Je vis soudain leurs queues de sir;nes se changer en jambes durant leur envol. Je vis un autre ;clair surgir ; l’oppos; de nous. C’;tait Merlin qui passait aussi ; l’attaque. Les f;es se mirent ; jeter d’;normes rochers sur Viviane et Merlin. Certains tombaient m;me pas tr;s loin de nous et d’autres, en rencontrant les ;clairs sur leur chemin, explosaient en l’air et retombaient dans une fine pluie de poussi;re, qui fit ;ternuer Tudi par moments. Cette bataille de rochers et d’;clairs continua comme ;a pr;s de dix minutes jusqu’; ce qu’un ;norme rocher ne touche Viviane. Elle ne put se maintenir en l’air et tomba par terre sans connaissance. On eut l’impression que les f;es allaient gagner. Elles continuaient ; voler au-dessus du lac et ; projeter tous leurs rochers sur Merlin qui accourait au secours de sa bien-aim;e.

-Viviane, mon amour, rel;ve toi ! – disait-il en caressant d’une main ses cheveux tout en arr;tant de l’autre les rochers en l’air et qui tombaient tout autour d’eux.

 La f;e ouvrit les yeux mais elle ;tait encore trop faible pour pouvoir se relever. J’avais tellement peur pour Viviane que je surgis de derri;re les buissons et accourus vers Merlin.

-Tu dois arr;ter ces f;es, Merlin ! Je vais rester avec Viviane.

-Cache-toi ! Tu vas te faire tuer ici ! Tu ne pourras rien contre ces ;normes rochers !

-Elias, reviens ! – me criaient Tristana et Tudi.

-Je sais que tu es un puissant magicien. Mon papa m’a lu beaucoup d’histoires sur toi ! Tu vas les vaincre ! Et moi, je vais rester ici avec Viviane.

 Merlin se redressa et leva ses deux mains vers le ciel. Il aspira une grosse quantit; d’air qu’il projeta vers les f;es. Elles tomb;rent ; la renverse, certaines par terre, d’autres dans le lac mais quelques secondes apr;s, elles ;taient ; nouveau dans l’air et recommen;aient leur ballet infernal en jetant cette fois sur Merlin des boules de feu. Il r;ussit ; en bloquer plusieurs en l’air et d’un mouvement de ses mains, il les regroupa dans une grosse boulle de feu qu’il projeta ; toute vitesse vers les f;es. La boule ;tait trop grande et bien trop rapide pour qu’elles aient pu toutes l’;viter. Les ailes de l’une des quatre f;es s’enflamm;rent et elle tomba ; terre non loin de nous. Il recommen;a l’op;ration mais rajouta de sa magie en plus. La boule qu’il pr;para fut si grande et si embras;e que je sentis la chaleur et mes sourcils br;ler m;me en ;tant derri;re et assez ;loign;. Je passai ma main sur le visage car j’eus l’impression qu’il br;lait. Merlin le jeta ; nouveau sur les f;es qui essay;rent de fuir. Mais ce fut inutile, elles furent prises dans le feu, leurs ailes s’enflamm;rent et elles tomb;rent ; terre sans connaissance. La for;t s’enflamma ;galement. Alors Merlin tendit ses mains vers le lac et d’un mouvement, il fit surgir une grande colonne d’eau qu’il dirigea sur cet incendie. Les f;es ;taient vaincues. Tudi et Tristana nous rejoignirent.

-Viviane, comment te sens-tu ? – demanda Tristana.

-Je vais bien mais je n’arrive pas ; me lever. Mais ne t’en fais, ;a va aller. Il vous faut vite ouvrir la prison invisible !

-Merlin, il sera bient;t minuit, nous devons nous d;p;cher ! – dis-je.

-Ne t’inqui;te pas Elias. Nous allons lib;rer les prisonniers de ce pas. Aujourd’hui, nous pouvons aussi lib;rer l’autre paysan, que les f;es ont fait prisonnier il y a cent ans – nous expliqua le magicien.

 Il brandit sa baguette et deux visages apparurent au-dessus du lac. Mais ils ;taient tr;s transparents, presque invisibles.

-Brewal, mon amour ! – s’exclama Tristana.

 Merlin agita ; nouveau sa baguette. Les visages apparurent ; nouveau, bien plus visibles mais Merlin semblait ne pas arriver ; les faire apparaitre compl;tement.

-Merlin, fais vite ! Lib;re les ! Il est presque minuit ! – s’exclama ; nouveau Tristana et elle se mit ; pleurer.

Merlin rel;cha sa baguette et soupira.

-Je suis d;sol; mais la prison que les f;es ont cr;;e est bien trop puissante. Je n’arriverai pas l’ouvrir aussi simplement. Il faut ici lancer ce sort ; trois magiciens et utiliser les p;tales d’une fleur de foug;re pour que cela puisse fonctionner. Mais cette fleur ne fleurit qu’une fois par an et nous n’avons plus le temps de la chercher !

-Attendez ! J’ai une fleur de foug;re ! – me rappelai-je.

-O; l’as-tu pris ? – demanda Tudi.

-Je l’ai trouv; pendant que Viviane ;tait en train de vous tirer les cheveux. Je voulais l’offre ; ma grand-m;re.

-Faites-vite, il faut diviser ces p;tales ! – dit Viviane en se relevant difficilement. – Tu prendras une partie. – dit-elle ; Tristana – Et donnes le reste ; Merlin.

 Viviane, Tristana et Merlin se mirent au bord du lac en tendant leurs mains sur lesquelles ils tenaient les p;tales tout en pronon;ant des mots dans une langue qui m’;tait inconnue. D’un coup, ils serr;rent fort ces m;mes p;tales puis les lanc;rent devant eux. Ils vol;rent au-dessus du lac, tourbillonn;rent puis se transform;rent en une multitude de petites ;toiles dont surgirent soudain deux silhouettes. Les ;toiles se mirent ; tournoyer au-dessus de l’eau et amen;rent sur la berge les deux jeunes hommes, pr;s de nous. Tristana se jeta au cou de Brewal.

-Je suis si heureuse que tu sois enfin libre ! – s’exclama-t-elle.

-Merci de m’avoir lib;r; ! – lui r;pondit-il en serrant fort Tristana dans ses bras.

-Mais que sont devenues les f;es ? Elles ont ;t; tu;es ? – demandai-je.

-Non, penses-tu ! Elles ne peuvent pas mourir. Et m;me si cela aurait ;t; possible, je n’aurais jamais fait une telle chose. Elles ne pourront simplement plus voler durant plusieurs mois. Les ailes mettent un certain temps ; repousser et c’est assez douloureux pour une f;e adulte ! Donc elles auront le temps de r;fl;chir ; leur comportement, – sourit Merlin.

-Excusez-moi, - s’adressa ; nous l’autre paysan. Je vous suis ;ternellement reconnaissant de ce que vous avez fait pour moi. J’ai l’impression d’avoir pass; une ;ternit; au-dessus de ce lac ! C’;tait atroce !

-Oh, vous n’avez pass; ici que cent ans ! – r;pondit-Tudi. – Et si vous voulez, je peux vous montrer la route vers le lac o; vous attend depuis tout ce temps la f;e Nolwenn.

-Elle m’attend toujours ? Elle est encore en vie ? J’ai pourtant ;t; absent tellement long temps !

-Elle vivra ;ternellement. Durant ces cent ann;es, elle vous garda fid;lit; et vous attendais dans son lac miroir.

-Alors montre-moi vite le chemin ! J’ai tellement envie de la revoir ! – s’exclama le paysan et apr;s avoir saisit Tudi par la main, il courut vers la for;t.

-Vous n’avez rien contre le fait que nous allions ; la maison ? Brewal doit ;tre ;puis; et moi aussi. J’ai perdu beaucoup de forces dans cette cage magique.

-Allez-y mais faites attention ; vous ! La for;t regorge d’autres cr;atures qui pourraient vous prendre pour de simples humains et vous attaquer. – dit Viviane tout en se blottissant contre Merlin. Il l’enla;a de sa main gauche et de sa main droite, il me tendit une baguette en bois.

-Qu’est-ce ? – demandai-je.

-Souffle dedans par trois fois – me dit Merlin.

 Je soufflai dedans et un sifflement s’en ;chappa. Je soufflai dedans encore une fois et un soufflement plus fort se fit entendre. J’y soufflai pour la troisi;me fois et soudain, tout se mit ; tournoyer et ; briller. Je ne voyais plus Merlin ou Viviane. Je fermai fort mes yeux et je serrai la baguette de toutes mes forces. Soudain, il fit noir et je rouvris mes yeux. J’;tais en fait dans mon lit, dans la maison de mes grands-parents. « Ce n’;tait qu’un r;ve ? » - pensai-je. Je me levai et allai ; la fen;tre. Elle ;tait ouverte et une brise fraiche me rafraichit le visage. C’est seulement pr;s de la fen;tre que je me rendis compte que je tenais dans mes mains une baguette. Alors, tout ceci ;tait vrai… Je n’avais pas r;v; ! Je n’arrivais toujours pas ; y croire. Alors, Merlin m’a laiss; cette baguette afin que je puisse leur rendre visite ; nouveau ! Je baissai mes yeux et je vis la carte de la for;t fourr;e derri;re ma ceinture. Je rangeais tout ;a soigneusement dans le tiroir de mon bureau que je fermai ; cl;. J’;tais rempli d’;motions. Je n’arrivais pas ; croire que j’avais voyag; dans le temps et que j’avais fait connaissance avec un vrai magicien et des f;es. Je voulu aller m’allonger quand j’entendis soudain un bruit ; la fen;tre. Gr;ce ; la lune qui ;tait particuli;rement lumineuse, je pus distinguer sans probl;me un dr;le de chapeau de gnome au-dessus d’un buisson.

-Tudi, c’est toi ?

-Oui, - r;pondit le gnome. Je suis venu te dire que tu pouvais revenir nous voir dans la for;t quand tu en as envie. Il te suffit pour cela de souffler par trois fois dans la baguette. Mais personne d’autre ne doit la voir. Si quelqu’un venait ; la trouver, elle disparaitrait sur le champ ! Elle est ensorcel;e, elle ne peut ;tre utilis;e que par toi.

-Tr;s bien je l’ai d;j; cach;e. Et je peux revenir demain ?

-Si tu veux, - sourit Tudi. – Mais revenir trop souvent n’est pas bien non plus car sa puissance n’est pas illimit;e et un jour, tes voyages pourraient aussi ;tre d;couverts ! Mais tu seras toujours le bienvenu !

-D’accord, je comprends. – souris-je. Tu veux rentrer ?

-Non merci, je ne peux pas rester, Merlin a besoin de moi ! Je dois garder sa maison car il doit repartir participer ; une autre bataille avec le roi Arthur ! A tr;s bient;t ! – dit le gnome et me fit au-revoir de la main.

-Attends ! Que sont devenus Tristana et Brewal ? Se sont-ils mari;s ?

-Oui ! Brewal a r;ussi ; convaincre Tristana de ne pas faire disparaitre ses ailes et de se d;barrasser de la poudre. Il a dit qu’il l’aimait telle qu’elle est r;ellement.

-Je viendrai absolument vous voir bient;t ! Dis ; Merlin et ; Tristana qu’ils vont me manquer !

 Je refermai la fen;tre et allai m’allonger. J’avais tr;s sommeil. Sauver les gens de m;chantes f;es ;tait tr;s ;puisant mais j’;tais totalement heureux. Je fermai les yeux et sombrai dans le sommeil… Et je vis un r;ve dans lequel Tristana et Brewal eurent bient;t une fille-f;e qu’ils nomm;rent Ely.


Rennes, France
2013