Echelle du prestige des emplois au KGB

Ñåðãåé Æèðíîâ
Serguei Jirnov, ancien officier superieur de carriere a la Direction "S" (des "illegaux")  de la Premiere direction generale de l’espionnage exterieur (Pe-Gue-Ou) du KGB de l'URSS et du Service des renseignements exterieurs (SVR) de la Federation de Russie


OU SE TROUVAIT LE SERVICE DES RENSEIGNEMENTS EXTeRIEURS DU KGB ET OU ETAIT POUTINE ?
(Poutine n’a jamais servi au Service des renseignements exterieurs du KGB de l'URSS)

Apres l'arrivee au pouvoir en aout 1999 de Poutine et d’un groupe des tchekistes avec lui, ont commence a circuler les mythes les plus idiots mais obstines, inventes de toutes pieces, sur sa pretendue ancienne appartenance au Service des renseignements exterieurs du KGB de l’URSS et sur sa pretendue carriere brillante d’espion (bien que l'on sache, pieces a l'appui, y compris grace aux memoires personnels de Poutine lui-meme qu'il n’avait jamais fait parti de la Premiere direction generale du KGB – c'est-a-dire du Service de l’espionnage exterieur et n’a jamais ete un espion).

Ces affabulations ridicules ont ete lancees debut 2000 dans les medias russes et etrangers par les communicants et publicitaires du Kremlin a la veille de sa premiere "election" a la Presidence de la Federation de Russie parce que les braves espions (les eclaireurs) du KGB avaient beaucoup de consideration chez les russes et les flics – aucune.

A moi, en tant qu’un ancien "illegal" et officier superieur de carriere de l’espionnage sovietique et russe, on me pose assez souvent la question sur la place reelle de Poutine dans la hierarchie tchekiste et dans les services speciaux de l’URSS avant sa desagregation en 1992. A vrai dire, j’en ai en ma claque de ces balivernes de Poutine, sur Poutine et sur son glorieux passe inexistant d’un espion.

C'est pourquoi j'ai decide, enfin, de realiser une sorte d'echelle hierarchique du prestige  des emplois operationnels a l'interieur de KGB pour que tout un chacun, meme ceux qui n’ont pas beaucoup de connaissances des secrets de l’ex-KGB,  puissent voir d’une maniere facile et pedagogique, qui et ou se trouvait au temps sovietique sur cet escalier professionnel tchekiste, entre autres – Poutine.

Le Comite de securite d’Etat (KGB) de l'URSS, dans sa meilleure epoque vers la fin du regne d’Andropov (apres 1978) etait un Comite autonome federal d'etat ayant un statut d’un ministere centralise (avec un appareil central a Moscou) et, en meme temps, deconcentre (avec les ramifications ou "organes" territoriaux) dans toutes les republiques federales (14, sauf la Russie car l’appareil central du KGB etait deja a Moscou) et autonomes, ainsi que dans toutes les grandes regions (krai) et departement (oblast) et les plus petits districts (raion) au nombre de 3300 de l’Union Sovietique.

Le KGB s’occupait de l’espionnage exterieur a l’etranger (politique, economique, scientifique), du contre-espionnage (general, militaire, economique, ideologique), du renseignement interne (a l’interieur de l’URSS et dans les pays communistes "freres") ainsi que de la securisation des communications de l’Etat et de la protection des hauts dignitaires et des installations sensibles (lieux de pouvoir, centrales nucleaires, etc.).

Les effectifs exacts du KGB ne sont pas connus jusqu'a maintenant, mais les experts estiment raisonnablement qu’il comptait de l'ordre de 400 mille collaborateurs (y compris pres de 100 mille hommes dans les gardes-frontieres, puis encore les troupes de KGB et toute une armee de contractuels et salaries). Les officiers operationnels de carriere du KGB  representaient quelque chose comme 100-200 mille elements operationnels (on ne peut pas definir plus exactement, parce que KGB cachait toujours ces chiffres et la Russie actuelle de Poutine continue cette facheuse habitude sovietique).

De plus, dans cette arithmetique on ne prenait pas en consideration l'appareil immense secret des "collaborateurs volontaires" ou «honorables correspondants" ou "indicateurs" (les "agents" et les hommes de confiance qui n’etaient pas les personnels professionnels et payes) – de l'ordre de 5 millions de citoyens sovietiques et etrangers. Donc, une fois pour toutes, dans le langage russe un "agent" du KGB n’etait pas un element operationnel (officier) de carriere mais juste un indic amateur.

Les 400 mille collaborateurs officiels du KGB rapportes aux 260 millions de la population totale de l'URSS ne representaient qu’une goutte d'eau. On comptait un collaborateur du KGB pour 600 citoyens sovietiques ordinaires. Et si on prend seulement les elements operationnels (officiers de carriere) professionnels, cela representait un pour 1200-1400 citoyens de l'URSS.

C'est pourquoi les tchekistes arithmetiquement pouvaient etre classes sous la notion de l'elite, de la "creme" de la societe. C’etait une des elites sovietiques a cote des autres elites – du Parti unique, de l'etat, du Komsomol (Jeunesse communiste), des syndicats, de l’armee, de la diplomatie, du commerce exterieur, journalistique, scientifique, artistique, d'ecrivains, de voleurs, d’intellectuels, de religieux, etc.

C’etait difficile et tres honorable d’y rentrer. C'est pourquoi l'appartenance a la corporation fermee et prestigieuse du KGB, en elle-meme, etait consideree enviable pour la majorite ecrasante des sovietiques. Mais dans cette elite tchekiste il y avait une echelle interne du prestige au sommet de laquelle se trouvaient les espions, les elements operationnels du Service des renseignements exterieurs – la Premiere direction generale, la Pe-Gue-Ou du KGB.

- Est-ce que Poutine faisant partie de la corporation elitaire du KGB ? Oui, sans aucun doute.
- Est-ce que Poutine a servi dans les services de renseignements du KGB ? Oui, un certain temps, mais a l'interieure du pays et pendant 4 ans a la RDA communiste.
- Est-ce que la carriere professionnelle de Poutine dans le KGB peut etre consideree comme reussie ? En comparaison aux deux tiers des tchekistes – oui.
- Est-ce Poutine a servi dans le Service des renseignements exterieurs et a ete un espion ? Jamais de la vie!
- Est-ce que Poutine appartenait a l’elite de l’espionnage sovietique et a fait une brillante carriere parmi la creme des cremes du KGB? Non et mille fois non !

La carriere professionnelle de Poutine sur l’echelle hierarchique du prestige des emplois operationnels du KGB, ou le prestige diminuait de 1 a 43,  s'exprime par les chiffres suivants : 43-42-39-34-31-34-26-39 (vous trouverez les precisions et explications plus bas).


L'eCHELLE HIeRARCHIQUE DU PRESTIGE DES EMPLOIS OPERATIONNELS DU KGB DE L'URSS
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LE SERVICE DES RENSEIGNEMENTS EXTeRIEURS - PREMIERE DIRECTION GENERALE (Pe-Gue-Ou) DU KGB
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LE SERVICE DES "ILLEGAUX" – LA DIRECTION "S" DE LA PE-GUE-OU DU KGB

1. Un "illegal", un espion sous une "couverture" non-sovietique dite "tres profonde", sur le terrain (un element operationnel de la "Reserve speciale" du KGB de l'URSS), en mission de longue duree a l'etranger, dans un pays prestigieux de la "premiere categorie" – capitaliste et developpe du monde Occidental (les etats-Unis, l'Angleterre, la France, la RFA, le Canada, le Japon, la Suisse, le Luxembourg, l'Australie, la Nouvelle-Zelande, l'Italie, l'Espagne, la Norvege, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, l'Autriche, la Republique Sud-africaine, Israel etc.)
2. Un "illegal" du "Centre" (element operationnel de la Reserve active du KGB de l'URSS ou du Departement n°1 de l'administration centrale de la Direction "S" au QG de Yassenevo), partant regulierement sur le terrain en courtes missions dans le monde entier
3. Un "illegal", un espion sous une "couverture" non-sovietique dite "tres profonde", sur le terrain (element operationnel de la "Reserve speciale" du KGB de l'URSS), en mission de longue duree a l'etranger, dans un pays moins prestigieux de la "deuxieme categorie" – les  plus developpes parmi les soi-disant pays en voie de developpement de l'orientation capitaliste (l'Argentine, le Mexique, le Perou, le Chili, le Hongkong, la Coree du Sud, le Bresil, l'Inde, Kenya, la Turquie, le Maroc, les pays latino-americains, arabes, africains, de l'Asie du Sud-est) ou element operationnel de la "Reserve speciale" (un "illegal") en cours de la legalisation dans un pays intermediaire
4. Un element operationnel de la Direction des "illegaux" ("S"), en formation speciale dans le Departement n°3 ou le candidat a la titularisation en tant qu'un "illegal"
5. Un element operationnel a destination speciale (forces speciales, Spetsnaz) de la subdivision speciale "Vympel" ("Le Fanion") du Departement n°8 de la Direction "S" (operations speciales, les actes de sabotage, le terrorisme, la guerilla, les raids militarises dans l'arriere profond de l'adversaire dans n'importe quel pays du monde)

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LE SERVICE DES RENSEIGNEMENTS EXTeRIEURS DIT "LEGAL"

6. Un element operationnel sous une "couverture" officielle sovietique en mission de longue duree rattache a une Rezidentoura dite "legale" (au Poste du KGB a l'etranger dans une Ambassade), dans un pays developpe de "premiere categorie" du monde Occidental capitaliste developpe, travaillant "sur le terrain" en soutien logistique des "illegaux" (la ligne "N") ou un element operationnel de la "Reserve active" du KGB "sous la couverture" dans les ministeres civils, les institutions et les organisations en URSS en preparation a une mission de longue duree a l'etranger pour cette ligne de l’espionnage (au Ministere des Affaires etrangeres, du Commerce exterieur, au Comite d’Etat pour la science et la technique, au Comite d’Etat pour les relations economiques exterieurs, a l'Agence telegraphique de l'Union Sovietique – TASS, au Comite d’Etat pour la television et la radio, a l’agence de presse Novosti, dans les medias, etc.)
7. Un element operationnel sous une "couverture" officielle sovietique en mission de longue duree dans une Rezidentoura dite "legale" (au Poste du KGB a l'etranger) dans un pays developpe du monde Occidental, travaillant "sur le terrain" pour le compte de l’espionnage politique (la ligne "PR") ou un element operationnel de la reserve active de KGB "sous la couverture" dans une institution en URSS en preparation a une mission de longue duree a l'etranger pour cette ligne de l’espionnage
8. Un element operationnel sous une "couverture" officielle sovietique en mission de longue duree dans une Rezidentoura dite "legale" (au Poste du KGB a l'etranger) dans un pays developpe du monde Occidental, travaillant "sur le terrain" pour le compte de l’espionnage technologique (la ligne "X") ou dans le contre-espionnage exterieur (la ligne "KR") ou un element operationnel de la reserve active de KGB "sous la couverture" dans les institutions en URSS en preparation a une mission de longue duree a l'etranger pour ces lignes de l’espionnage
9. Un element operationnel de l'administration centrale de l’espionnage illegal (Direction "S"), partant regulierement sur le terrain dans le monde entier en missions speciales de courte duree dites "legales" en soutien des "illegaux"
10. Un element operationnel des Departements geographiques prestigieux de la Pe-Gue-Ou ou des Directions "Ò" et "K" de l'administration centrale (Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou)), partant regulierement sur le terrain en missions speciales "legales" de courte duree dans le monde entier
11. Un element operationnel sous une couverture officielle sovietique en mission de longue duree dans une Rezidentoura dite "legale" (au Poste du KGB) dans un pays en voie de developpement de l'orientation capitaliste de la deuxieme categorie, travaillant "sur le terrain" dans l’espionnage illegal (la ligne "N") ou un element operationnel dans la Reserve active du KGB "sous la couverture" dans une institution en URSS en preparation a une mission de longue duree a l'etranger pour cette ligne d’espionnage dans ce genre de pays
12. Un element operationnel sous une couverture officielle sovietique en mission de longue duree dans une Rezidentoura dite "legale" (au Poste du KGB) dans un pays en voie de developpement de l'orientation capitaliste de seconde categorie, travaillant "sur le terrain" dans l’espionnage politique (la ligne "PR") ou un element operationnel dans la Reserve active du KGB "sous la couverture" dans une institution en URSS en preparation a une mission de longue duree a l'etranger pour cette ligne d’espionnage dans ce genre de pays
13. Un element operationnel sous une couverture officielle sovietique en mission de longue duree dans une Rezidentoura dite "legale" (au Poste du KGB a l'etranger) dans un pays en voie de developpement de l'orientation capitaliste de seconde categorie, travaillant "sur le terrain" pour l’espionnage technologique (la ligne "X") ou le contre-espionnage exterieur (la ligne "KR") ou un element operationnel de la Reserve active de KGB "sous la couverture" dans une institution officielle en URSS en preparation a une mission de longue duree a l'etranger pour ces lignes d’espionnage dans ce genre de pays
14. Un element operationnel de l'administration centrale de la Reconnaissance exterieure dite "illegale" (Direction "S"), travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) dans un Departement geographique prestigieux a l'interieur de la Direction "S" (4-eme ou 5-eme)
15. Un element operationnel de l'administration centrale du Service de renseignements exterieurs (Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou)) du KGB travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) dans un Departement geographique prestigieux de la Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou) (1-er, 2-eme, 3-ieme, 4-eme, 5-eme ou 7-eme)
16. Un element operationnel de l'administration centrale de la Direction "T" ou la Direction "K", travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) dans un Departement geographique prestigieux de sa Direction
17. Un element operationnel de l'administration centrale de la Direction "S", travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) dans un Departement geographique moins ou peu prestigieux, dans un Departement fonctionnel ou auxiliaire (n°2, n°3, n°6, n°7 et n°8 de la Direction des "illegaux")
18. Un element operationnel de l'administration centrale du Service des renseignements exterieurs (Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou)), travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) dans un Departement geographique moins ou peu prestigieux de la Pe-Gue-Ou (par exemple, specialise sur les pays d'Afrique anglophone ou francophone, les etats procommunistes de l'Asie du Sud-est)
19. Un element operationnel de l'administration centrale des Directions "Ò" et "K" du Service des renseignements exterieurs (Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou)), travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) dans les Departements geographiques moins ou peu prestigieux, dans les Departements fonctionnels ou auxiliaires, ou un collaborateur des sous-directions ou des Services peu prestigieux de la Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou) (les services techniques, le service juridique, les archives, l’institut de recherches), ou un professeur au "K.I." (Institut superieur Andropov)
20. Un officier-auditeur de la faculte Principale (trois ans) du "K.I." (Institut superieur Andropov) du KGB de l'URSS (le diplome officiel d'etat, attestant la deuxieme education superieure BAC+5 ou Master-2).
21. Un officier-auditeur de la faculte de deux ans du "K.I." (Institut superieur Andropov) du KGB de l'URSS"K.I." (Institut superieur Andropov) du KGB de l'URSS (certificat interieure du KGB de la formation continue).

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UNE AUTRE ACTIVITe EXTeRIEURE DU KGB DANS LES PAYS DEVELOPPES, LES PAYS EN VOIE DE DeVELOPPEMENT DE L'ORIENTATION CAPITALISTE ET DANS "LES POINTS CHAUDS"

22. Un element operationnel dans une Rezidentoura dite "legale" travaillant pour les autres lignes des activites du KGB, en mission de longue duree a l'etranger dans un pays developpe prestigieux de "premiere categorie" du monde Occidental (l'officier de la securite, le chiffreur-codeur, le chauffeur operationnel, le technicien operationnel, etc.)
23. Un element operationnel dans une Rezidentoura dite "legale" travaillant pour les autres lignes des activites du KGB, travaillant a en mission de longue duree a l'etranger dans un pays en voie de developpement de l'orientation capitaliste de "deuxieme categorie" (l'officier de la securite, le chiffreur-codeur, le chauffeur operationnel, le technicien operationnel, etc.) ou un conseiller "legal" et officiel du KGB dans "les points chauds" (l'Angola, le Mozambique, le Nicaragua, l'Afghanistan, la Syrie, le Libye, l'Iraq, le Cuba, l'Algerie, le Vietnam, etc.)

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LE RENSEIGNEMENT INTeRIEUR (DEPUIS LE TERRITOIRE DE L'URSS, DES PAYS DU CAMP COMMUNISTE ET DES PAYS EN VOIE DE DeVELOPPEMENT DE L'ORIENTATION COMMUNISTE) ET UNE AUTRE ACTIVITe INTeRIEURE DE KGB

24. Un element operationnel en mission de longue duree a l'etranger dans l’appareil central de la Representation officielle du KGB dans la capitale (Berlin, Budapest, Prague, Varsovie, Sofia, Bucarest, Oulan-Bator) d’un pays communiste "frere" (la RDA, la Hongrie, la Tchecoslovaquie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Mongolie), travaillant pour le compte de la ligne "N" en soutien logistique des "illegaux"
25. Un element operationnel en mission de longue duree a l'etranger dans l’appareil central de la Representation officielle du KGB dans la capitale d’un pays communiste, travaillant pour le compte du Renseignement interne et pour les autres lignes de l'activite du KGB
26. Un element operationnel en mission de longue duree a l'etranger dans une filiale provinciale (par exemple, Dresde en RDA) de la Representation officielle du KGB dans un pays communiste, travaillant pour le compte du Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS ou d’un pays communiste et pour les autres lignes de l'activite du KGB
27. Un element operationnel des diverses lignes de KGB en mission de longue duree a l'etranger dans un pays communiste, travaillant en province ou dans les Groupements des troupes sovietiques (l’armee)
28. Un element operationnel du 11-eme Departement (Renseignement interne depuis le territoire d’un pays communiste) de la Pe-Gue-Ou travaillant au "Centre" (QG de Yassenevo) ou un element operationnel dans la Reserve active du KGB de l'URSS "sous la couverture" des organisations sovietiques specialisees en relations exterieures sur le territoire de l’URSS (les associations d’amitie avec les pays etrangers, le Comite des organisations de la jeunesse, le Comite pour la defense de la paix, le Comite des femmes sovietiques, le comite Olympique, etc.)
29. Un element operationnel de l'administration centrale de la Direction "RT" a Moscou (Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS, la premiere ligne de l'activite des organismes territoriaux de KGB en URSS)
30. Un element operationnel du premier service (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans la Direction territoriale du KGB pour la ville et la region de Moscou
31. Un auditeur des Cours de formation continue d'une annee au K.I. (Institut superieur Andropov) (certificat interne du KGB attestant de la formation continue pour Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS)
32. Un element operationnel de l'administration centrale du KGB de l'URSS a Moscou, place Dzerjinski, travaillant pour le compte des autres lignes des activites du KGB : Deuxieme direction generale (contre-espionnage general), Troisieme direction generale (contre-espionnage militaire), Quatrieme Direction centrale (contre-espionnage economique), Cinquieme direction centrale (contre-espionnage ideologique) et d'autres Directions centrales
33. Un element operationnel de la premiere ligne (Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS) dans les Commissariats locaux (des districts) de la Direction regionale du KGB pour la ville et la region de Moscou
34. Un element operationnel des premiers services (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB, la premiere ligne de l'activite territoriale du KGB) dans l’appareil central des KGB des republiques federales dans les capitales d'une des 14 republiques federees ou dans les Directions regionales d’une grande ville provinciale et/ou d’un grand port (Leningrad, Klaipeda, Riga, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Sebastopol, Batoumi, Mourmansk etc.) ou un element operationnel dans la Reserve active du KGB "sous la couverture" dans les organisations civiles dans ces grandes villes provinciales pour le compte de la premiere ligne du Renseignement interne
35. Un element operationnel des autres lignes des activites du KGB (le contre-espionnage) dans l’appareil central des KGB des republiques federales dans la capitale d'une des 14 republiques federees ou dans les Directions regionales dans une grande ville provinciale et/ou un grand port (Leningrad, Klaipeda, Riga, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Sebastopol, Batoumi, Mourmansk etc.) ou un element operationnel dans la Reserve active du KGB "sous la couverture" dans les organisations civiles dans ces grandes villes provinciales pour  le compte de ces autres lignes
36. Un element operationnel de la premiere ligne (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans les commissariats locaux des districts des KGB des republiques federales dans la capitale d'une des 14 republiques federees ou dans les Directions regionales dans une grande ville provinciale et/ou un grand port (Leningrad, Klaipeda, Riga, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Sebastopol, Batoumi, Mourmansk etc.)
37. Un element operationnel des premiers services (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans l'appareil central des Directions regionales du KGB dans les republiques autonomes et les oblasts  non prestigieuses
38. Un element operationnel de la premiere ligne (le Renseignement interne depuis le territoire de l'URSS dans la structure des organismes territoriaux du KGB) dans les commissariats locaux de districts des Directions regionales du KGB dans les republiques autonomes et les oblasts non prestigieuses
39. Un element operationnel des autres lignes (le contre-espionnage general, militaire, economique, de transport, ideologique etc.) dans les commissariats locaux du KGB des districts dans les capitales d'une des 14 republiques federees ou dans la Direction regionales d’une grande ville provinciale et/ou un grand port (Leningrad, Vladivostok, Odessa, Novorossiisk, Mourmansk etc.)
40. Un element operationnel des autres lignes (le contre-espionnage general, militaire, economique, de transport, ideologique etc.) dans les organismes (services de district) territoriaux du KGB dans la province non prestigieuse ou un officier de carriere chez les gardes-frontieres
41. Un cadet de l'Ecole Superieure du KGB decoree de l'etendard Rouge et portant le nom de Dzerjinski (le contre-espionnage, le diplome sur la premiere instruction superieure) ou un officier-auditeur des Cours superieurs de formation continue du KGB
42. Un officier-auditeur des Cours de la formation professionnelle courte du KGB de l'URSS (certificat de la formation continue) ou un cadet d’une Ecole des gardes frontieres
43. Un collaborateur non atteste officier (civil contractuel) de KGB de l'URSS

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LES EXPLICATIONS ET LES REMARQUES

(La demande instante aux dilettantes : n'entrez pas avec moi dans les discussions sur le vif du sujet, n'ayant pas au prealable lu attentivement tout et tout compris) :

1. Au sein du KGB de l'URSS, selon le principe geographique, on distinguait deux services tout a fait divers et incomparables : l’espionnage exterieur (present dans les pays developpes de l'Ouest et les plus developpe des soi-disant pays en voie de developpement avec orientation capitaliste) et le renseignement interieur (depuis le territoire de l'URSS, des pays communiste riches et les pays satellites pauvres)

2. En consequence, il y avait une difference capitale dans la perception du prestige des positions a l'interieur de KGB et en dehors de lui – pour le reste la societe sovietique. Ainsi, en URSS etait-il considere prestigieux d’aller dans n'importe quel pays "etranger" (meme le plus arriere et pauvre parmi les  pays communistes, comme la Mongolie, la Roumanie, la Bulgarie, le Cuba, la Syrie ou la Coree du Nord), parce que cela permettait de sortir deja de l’Union sovietique. Mais a l'interieur du KGB parmi l’elite tchekiste habitue a voyager a l’etranger au-dela du "Rideau de Fer" et du Mur de Berlin, contrairement au reste de la population sovietique, de nombreux pays en voie de developpement d’orientation capitaliste et tous les pays communistes n’avaient aucun prestige. Meme certains pays capitalistes, comme la Finlande. a cause de cette difference capitale de la perception entre les professionnels de l’espionnage et le grand public, la mission de Poutine, officier de carriere du KGB, dans une filiale provinciale de Dresde en RDA communiste, consideree comme un certain succes professionnel par le grand public, a l’interieur de la prestigieuse Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou) du KGB n’etait percu que comme un "placard" en fin de carriere ratee, un depotoir pour les "losers" ou une fosse aux ordures.

3. La presente echelle hierarchique du prestige se rapporte uniquement aux emplois operationnels et jamais aux positions de commandement au sein du KGB.

4. La structure de cette echelle est pyramidale seulement quantitativement. C'est-a-dire, les categories inferieures sont considerablement plus nombreuses (les dizaines de milliers de personnes), que les superieures (seulement quelques centaines ou meme dizaines de personnes). Cette hierarchie du prestige n’est pas une hierarchie de subordination et de commandement (celui qui est en haut ne commande pas celui qui est bas).

5. Le passage d’un element operationnel vers les categories des personnels dirigeants pouvait changer radicalement le prestige, mais cela se trouve en dehors de la presente echelle hierarchique, parce qu'il est trop difficile (voire impossible) de faire les comparaisons objectives. Qu’est qui est mieux et plus prestigieux : etre un simple lieutenant mais un espion "illegal" en poste exterieur a Paris ou Washington ou un general a la tete d’une Direction regionale du KGB dans une province quelconque sovietique au fin fond de l’URSS ?

6. Dans le KGB de l'URSS les officiers de carriere pouvaient progresser du sous-lieutenant au lieutenant-colonel en grade militaire et d’un element operationnel stagiaire a l’assistant superieur du chef de departement, en fonction ou emploi. Jusqu'au lieutenant-colonel y compris, les promotions dans les grades militaires se faisaient par les Ordres internes du President du KGB de l'URSS. C’est ainsi que deja en RDA, Poutine avait atteint a l'interieur du KGB la limite de la croissance automatique des personnels operationnels (lieutenant-colonel, assistant superieur du chef de departement) et n’aurait jamais pu monter plus haut (il etait trop vieux, n'avait pas de formation necessaire et les qualifications requises pour une promotion plus haute), meme s’il l’avait voulu.

7. a partir du grade militaire de colonel, la procedure des promotions changeait, en se compliquant radicalement, ce qui la rendait accessible seulement pour quelques rares elus. Les elevations aux grades militaires a partir du colonel passaient dans la nomenclature du Comite Central du Parti communiste de l'Union Sovietique. Pour ces promotions il etait absolument necessaire: d’avoir suivi les Cours de formation continue du personnel dirigeant (a Moscou a l’Institut Andropov ou a Alma-Ata, au Kazakhstan), etre presente a une promotion par le President du KGB avec le consentement du Departement des organismes administratifs du Comite Central du Parti communiste. L’elevation aux grades militaires au-dela du colonel se faisait par l’Oukaz (le Decret) de la Presidence du Soviet Supreme de l'URSS (le parlement et l’instance supreme du pays).

8. Il est tres important de ne pas confondre le prestige des positions dans cette echelle hierarchique avec le salaire ou les profits materiels. Par exemple, un simple chauffeur operationnel en mission de longue duree a l'etranger, travaillant au pire des pays mais recevant son traitement en devises etrangeres fortes (dollars, francs, deutsche marks, etc.), gagnait plus que n'importe quel officier le plus prestigieux au QG de Yassenevo. Ainsi l’element operationnel superieur au garde militaire du commandant Poutine, se trouvant en mission de longue duree a l'etranger dans une minable filiale provinciale a Dresde dans un pays communiste de troisieme ordre (la RDA) gagnait plus (en 4 ans a mis de cote suffisamment d’argent pour une nouvelle voiture "Volga") que le colonel du Departement le plus prestigieux du vrai Service d’espionnage exterieur – de la Premiere direction generale (Pe-Gue-Ou) au QG de Yassenevo, ou Poutine n’a jamais mis les pieds. Mais ses avantages s’achevaient sur cet aspect materiel.

9. Il faut dire que la formation complete a l'Institut superieur Andropov du KGB n'etait pas obligatoire pour le travail relativement reduit dans le renseignement interieur depuis le territoire d’URSS, pour le compte de la "premiere ligne" des activites des organes territoriaux du KGB en URSS et dans les pays communistes du Pacte de Varsovie. Pour ceci, une courte formation suffisait : aux Cours de perfectionnement professionnel de six mois a Kiev, Gorki, d'un an a Minsk ou a Moscou. C'est pourquoi, lorsque le provincial Poutine s'est trouve aux Cours de seulement un an a Moscou, il etait initialement clair que la Direction du personnel du KGB ne planifiaient pas de le promouvoir au Service de l’espionnage exterieur. Donc, tout a fait logiquement, apres cette courte formation il est retourne d’ou il venait – c'est-a-dire a Leningrad. Et depuis sa Direction regionale du KGB il est alle ensuite en RDA communiste, servir 4 ans dans une filiale provinciale de Dresde rattachee a la Representation officielle du KGB aupres de la Stasi (Ministerium fur Staatssicherheit - Ministere de securite est-allemand), ou les vrais espions n’etaient envoyes pratiquement jamais.

10. Maintenant je vais vous expliquer les chiffres 43-42-39-34-31-34-26-39 correspondant au parcours poutiniste au sein du KGB. Poutine a commence sa carriere au KGB (de 1975 jusqu'a 1991) par la 43-eme, la plus basse position hierarchique (il etait un collaborateur contractuel du secretariat, le juriste consultant non atteste comme officier a la Direction regionale du KGB pour la ville et l’oblast de Leningrad). Il s'est eleve ensuite a la 42-eme position quand il a fait 6 mois de formation continue. Pratiquement toute sa carriere dans le KGB Poutine a fait dans les organes territoriaux (provinciaux) a Leningrad a la 39-eme position sur les 43 dans mon echelle hierarchique du prestige des emplois operationnels au sein du KGB. Graduellement mais toujours a Leningrad, en province, il est passe a la 34-eme position (le renseignement interne depuis le territoire de l'URSS de l'URSS). Pour les 9 mois avant le depart en mission de longue duree en RDA, il est monte a Moscou a la 31-ere position, et ensuite pour quatre mois il est de nouveau revenu a Leningrad a sa 34-eme position initiale. Pendant sa seule et unique mission de longue duree en RDA communiste (1986-1990), Poutine s'est eleve provisoirement a la 26-eme position. C’etait sa plus haute performance dans les structures du KGB de l'URSS. Pour les deux dernieres annees apres le retour a Leningrad de la RDA (1990-1991) et avant sa demission definitive du KGB, il est redescendu a la 39-eme position. Une telle carriere au sein du KGB ne peut pas etre qualifiee de brillante. Pas du tout !

11. Si Poutine s'est ensuite retrouve au poste du president de la Federation de Russie, ce n'est pas du tout lie a ses "succes" imaginaires au sein du KGB et, surtout, dans le Service des renseignements exterieurs ou il n’a jamais ete admis (les emplois correspondants a l’espionnage exterieur commencent par la position n°21 et plus haut dans l’echelle hierarchique du prestige du KGB et Poutine est toujours reste en bas du tableau et n’a jamais depasse la 26-ieme marche). Mais il a tire le billet gagnant a la loterie. Il s'est trouve tout simplement au bon endroit et au bon temps : en 1991-95 (sous les ordres d’Anatoli Sobtchak, le maire de Saint-Petersbourg) et ensuite, en 1997-99 (dans l’administration du president Eltsine). La "Famille" de Eltsine et le groupe des oligarques ayant a sa tete Boris Berezovsky, ayant estime d’une maniere erronee la mediocrite, l’application et l'exactitude de Poutine, un provincial sans aucune envergure, comme ses principales qualites faisant, en apparence, de lui une parfaite marionnette au poste superieur de l’Etat russe, a mise sur lui dans leur jeu de pouvoir – dans la tentative desesperee de garder le pouvoir supreme qui leur echappait. La "marionnette" a fini prendre le dessus et par manipuler ceux qui pensaient la manipuler. Voici et toute l'explication. Ca n'a pas aucune relation avec les "merites" inexistants de Poutine dans le KGB.

12. Moi, personnellement j'ai commence ma carriere dans le KGB a la 4-eme position (1981-82), mais ensuite j’ai renonce de ma propre initiative a la fin de la formation speciale et a la titularisation comme "illegal du Centre" (la 2-eme position). Apres le retour professionnel plus ou moins oblige dans le KGB, j’ai ete oblige de descendre tres loin – a la 20-eme position (1984-87)! Ainsi, personnellement mon point le plus bas sur l’echelle hierarchique du prestige des emplois operationnels dans le KGB (20-eme) etait superieur de six positions que le plus haut niveau atteint par Poutine (26-eme)! Surtout que nous n’avons jamais servi dans les memes domaines : j'etais toujours dans l’espionnage exterieur, et lui – dans le renseignement interieur, et encore pas toujours. Puis j’ai reussi a grimper d’un coup a la 14-eme position (1987-1988) et, ensuite de remonter a ma position initiale – la 4-eme (1988-89), ayant perdu 6 annees. Et puis je suis monte a la 2-eme marche (1989-91). En fin de compte, j'ai fini ma carriere operationnelle en 1992 a la 1-iere position – la plus haute de cette echelle hierarchique du prestige. Apres le demantelement de l'URSS et la liquidation du KGB, je suis passe de ma propre initiative d'abord a la reserve, et puis j’ai demissionne definitivement du SVR – le nouveau service d’espionnage exterieur de la Federation de Russie qui a remplace la Premiere direction generale du KGB. Ce que je n’ai jamais regrette avant et je ne regrette toujours pas maintenant (vous pouvez lire mon roman autobiographique "Comment j’ai ete chasse par le KGB").

Paris, mars 2016.


© Copyright : Serguei Jirnov, 2016.
Le certificat de la publication du texte original en Russe n°216032701811.
http://www.proza.ru/2016/03/27/1811
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Traduction originale en francais et adaptee pour le public francophone est faite par l’auteur en avril 2016.

Ce texte peut etre reposte sur Internet librement a condition de mentionner l’auteur et de referencer le texte par un lien a son emplacement d'origine ici: - http://jirnov-serguei.livejournal.com/29431.html
- http://www.proza.ru/2016/04/22/841

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