Petite Etoile

Åëåíà Ðåéìñ
               

            Quelqu’un oublia ce petit moule a sable dans la cour. Il gisait au sol sous un banc, bien content de ce qui lui etait arrive. Le proces long et desagreable de remplissage avec des cristaux jaune-grisatre l’avait toujours degoute a l’inverse des autres moules se rejouissant a chaque fois qu'on les prenait dans la main. Ils voyaient dans ce geste la preuve de la preference. Et la Petite Etoile… Non, on ne l’aimait pas. Ces rayons fins et aigus empechait d’en faire de jolis pates mettant en colere les futurs maitres du monde. Grace a ou a cause de, elle etait a present loin, lancee dans l’herbe par une main mecontente. Toute seule et ravie d’etre enfin laissee tranquille.

           Le soir tomba. La Petite Etoile regardait emerveillee le changement des couleurs. Le melange irresistible du blanc dore et du rouge-bleu envahis au fur et a mesure par du gris-noir l’enchantait. Elle ne parvenait plus a decoller son regard du ciel. Soudain, elle sentit tout l’espace autour partir, la laissant dans le neant. La Petite Etoile planait dans quelque chose de gigantesque dans son infinite comptant de nombreux points s’allumant a droite et a gauche.
«Si je pouvais y etre moi-aussi! » - pensa-t-elle et soupira. La sensation du planage disparut tout de suite et la Petite Etoile reconnut le tas de sable et la maison entre lesquels se deroulait quotidiennement son voyage ennuyeux dans un sac  plastic.

          Elle passait les jours suivants a contempler les enfants jouer a cote. La peur d’etre retrouvee l’eloigna vers les buissons ou l’herbe etait plus haute.
          La vie de la cour continuait son bon train habituel sans se soucier de la Petite Etoile devenant de plus en plus triste. A plusieurs reprises deja elle etait poussee de rompre avec la solitude et essayer de rejoindre les autres mais chaque fois la repulsion envers le sable la retenait.

          « Nos reves ne se realisent-ils jamais ? » - questionna le moule abandonne le silence du soir tombant et entendit une voix lui repondre : « Il faut y croire tres-tres fort !». La Petite Etoile leva les yeux vers les lumieres scintillantes du noir lointain qu'elle voulait atteindre si eperdument et ressentit encore a couper le souffle le desir aigu de monter vers le ciel. Fendant le vide dans sa lancee fugueuse elle se rua la ou son coeur l’appelait.

            « Revez! » - chantait la nouvelle etoile s'accrochant a la toile de la Voie Lactee.

P.S. Desolee. Pas moyen de garder les accents en collant le texte sur le site.